Nouvelle journée d’audition au Parlement de Wallonie dans le cadre de la commission sur les inondations. Les personnes mises en cause dans ce dossier vont être entendues durant la journée. Un rapport du système d'alerte européen (EFAS) devait être dévoilé dans son entièreté ce vendredi concernant la gestion de cette crise mais ça n’a finalement pas été le cas. Voici pourquoi.
Deux mois après les inondations, un rapport vient apporter des éléments nouveaux dans ce dossier. Celui-ci estime notamment que les prévisions étaient suffisamment alarmistes pour que les autorités prévoient ce qui allait se passer. Ce rapport devait être dévoilé dans son entièreté, ce vendredi matin, en commission mais ça n’a finalement pas été le cas. Un représentant du système européen d’alertes inondations devait en effet normalement être entendu au Parlement wallon ce vendredi matin. Mais il n’a pas reçu l’aval de l’Europe – dont il dépend – pour s’exprimer. Son audition est donc reportée.
Les députés ont donc immédiatement procédé à l’audition de l’IRM, en la personne de David Dehenauw. Celui-ci a confirmé que l’IRM avait prévu des précipitations importantes et ce, dès le 12 juillet. Le chef du Service Scientifique Prévisions du temps à l'IRM a aussi confirmé que ce service avait transféré et informé les différents services avec lesquels il collabore – dont ceux de la Région wallonne – et ce, à plusieurs reprises.
Je pense qu’on a fait notre travail avec les données qui étaient à notre disposition
David Dehenauw a ensuite expliqué qu’à ses yeux, l’IRM avait fait son travail tout en concédant que l’on pouvait sans doute améliorer la courroie de transmission, notamment entre le Fédéral et les Régions en matière d’informations. "Dans ma carrière, de quasiment 25 ans, je n’ai jamais prévu autant de précipitations en si peu de temps sur une superficie quand même importante. 150 mm, c’est une quantité énorme. Ce sont en fait des précipitations qui, normalement, tombent en deux mois et qui sont tombées en deux jours. Donc je pensais que c’était, à notre avis et certainement pour des spécialistes, déjà alarmiste. Je pense qu’on a fait notre travail avec les données qui étaient à notre disposition", s’est notamment défendu David Dehenauw, ce vendredi matin en commission inondation.
Deux députés s'expriment après cette matinée d'audition
Partant de cette audition, les députés vont donc pouvoir questionner ce vendredi après-midi le responsable du service hydrologique de la Région wallonne. L’objectif sera bien sûr de savoir qu’ont fait les services de la Région wallonne de ces informations qui leur avaient été transmises. "Je pense que oui, les prévisions se sont avérées exactes. Sur ce plan, on doit être satisfait du travail accompli. Par contre, est-ce que ces informations ont été traitées avec pertinence par les services, notamment chargés de la régulation des bassins, chargés de tout ce qui concerne l’hydraulique ? La question est encore à poser", a notamment commenté Philippe Dodrimont, député wallon et membre du Mouvement Réformateur.
"Audition après audition, même si on n’est qu’au troisième jour, on peut constater qu’il y a un éclatement des responsabilités. Il y a manifestement trop d’acteurs impliqués. Il faudrait une centralisation beaucoup plus forte de la gestion de crise dans le cadre de catastrophes aussi exceptionnelles", a ajouté Olivier Bierin, député wallon et membre d’Ecolo.
La commission d’enquête se poursuit ce vendredi après-midi. Et le directeur de la Gestion hydrologique au Service public de Wallonie, Philippe Dierickx, sera interrogé.
Vos commentaires