Cinq zones de police de la province de Liège ont signé un accord avec les maisons de repos pour accélérer les recherches en cas de disparitions de résidents. 157 seniors sont dans le cas chaque année.
Philippe Soors dirige une maison de repos avec 120 pensionnaires. Depuis 16 ans, l’établissement a connu deux disparitions et l’alerte est souvent donnée bien trop tard. "On se dit qu’on va d’abord essayer de régler la situation nous-mêmes et puis si en désespoir de cause on n’y arrive pas, on fait seulement appel à la police", explique le directeur au micro de Benjamin Brone pour RTL TVi.
Les maisons de repos doivent impérativement appeler les autorités 20 minutes après la disparition
Mais cette réaction, c’est du passé. Désormais, les maisons de repos doivent impérativement appeler les autorités 20 minutes après la disparition. Une fiche personnelle doit également être rédigée et disponible pour la police dès les premières recherches. "On a une série de caméras thermiques qui ont été acquises, on vient de les renouveler et nous avons deux maîtres-chiens qui peuvent donner un premier coup de main en attendant l’arrivée des chiens pisteurs", précise Didier Willemart, commissaire divisionnaire de la zone de police Secova.
"Elles vont décéder souvent dans des circonstances après de longues agonies"
En Belgique l’an dernier, sur les 122 disparitions, sept personnes âgées sont décédées. "Elles vont décéder souvent dans des circonstances après de longues agonies, parce qu’elles vont tomber dans un fossé, parce qu’elles vont mourir déshydratées, elles vont mourir de froid,…", indique David Rimaux, commissaire à la Cellule des personnes disparues de la police fédérale.
"On est dans un lien de vie, pas une prison"
Dans la maison de repos que dirige Philippe Soors, il y a trois accès sécurisés par caméras : l’entrée principale, l’entrée fournisseurs et l’entrée de la résidence service. Les portes de la séniorerie sont automatiquement verrouillées après 20h et des codes d’accès sont imposés, notamment pour les départements où séjournent les personnes qui souffrent de démence. Malgré ces dispositifs, les disparitions sont inévitables. "Il faut laisser une liberté à nos résidents et que l’on ne peut pas tout garantir. On est dans un lien de vie, pas une prison", précise le directeur.
Aujourd’hui, près de la moitié des zones de police du pays ont signé ce protocole. Depuis le début de cette année pourtant, quatre personnes âgées n’ont jamais été retrouvées.
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