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L'armée en renfort dans les prisons: "Qu'on cesse d'utiliser ces militaires comme des bouche-trous!"

 
 

Face à cette grève dans les prisons, l'armée va venir en renfort dans les établissements pénitentiaires, même si beaucoup de gardiens y sont opposés. Les militaires eux non plus ne réagissent pas très bien à cette nouvelle affectation, comme l'a expliqué Patrick Dessy à Luc Gilson dans le RTL info 13h.

Le secrétaire permanent du syndicat CGSP militaire, Patrick Dessy, s'est exprimé ce midi quant à la nouvelle mission imposée à l'armée. Le comité ministériel restreint a décidé dimanche de réquisitionner l'assistance des militaires afin de "fournir un soutien humanitaire supplémentaire dans les prisons bruxelloises et wallonnes". Après avoir été de faction dans les rues, les gares ou encore les stations de métro, les voilà envoyés dans les prisons. Pour lui, ça commence à bien faire... 

"C'est une situation qui devient vraiment très problématique pour la Défense qui est en rupture totale d'effectifs avec le nombre de missions qui lui sont déjà confiées aujourd'hui, a expliqué Patrick Dessy. Mais au-delà de cette problématique, nous considérons que le gouvernement, par le fait de recruter ces militaires, vient imposer à nos collègues des prisons un service minimum qui va casser le droit de grève. Et ça, c'est vraiment un gros souci pour nous."

180 militaires sont mobilisés en permanence, mais le chiffre est en réalité nettement plus important comme l'a expliqué le secrétaire permanent CGSP, en raison des rotations, mais aussi des différentes absences pour raisons médicales par exemple. "180 personnes qu'il faut multiplier au minimum par trois, a lancé Patrick Dessy. On va certainement monter à plus 500 militaires rien que pour cette mission, sans compter tous les autres qui sont déjà mobilisés dans ce pays".

Cette après-midi, une réunion aura lieu entre les syndicats et le ministre de la Défense, Steven Vandeput. Mais comme les militaires ne peuvent contester cette décision par une grève par exemple, ils vont rappeler qu'ils n'ont pas à assumer une telle mission. "Nous allons devoir faire comprendre au ministre de la Défense que le rôle de l'armée, c'est de défendre le citoyen et ce pays lors de missions à l'étranger", a ajouté Patrick Dessy.

Il a lancé un message clair aux ministres quant à leur décision de faire appel à l'armée: "Qu'on cesse d'utiliser ces militaires comme des bouche-trous, car finalement aujourd'hui, c'est ce qui se passe. On n'est pas du tout dans une mission humanitaire comme on veut nous le faire croire, sans quoi on aurait fait appel à B-Fast. On est dans l'utilisation du militaire parce qu'il coute moins cher que le recrutement de gens qui sont formés à cet effet", a-t-il enfin déclaré.


 

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