Le comité de concertation avait choisi sa cible vendredi: l'école, considérée comme un foyer de contamination important. Désormais, le masque sera obligatoire pour les 5es et 6es primaires dès le mercredi 24 mars (au plus tard). Les 3es et 4es secondaires ne rentreront pas à temps plein à l'école de manière anticipée dès la fin mars. Le comité de concertation demande aux ministres de l'enseignement en Flandre et en Wallonie d'adopter aussi des mesures plus strictes dans les écoles, suggérant un élargissement des vacances de Pâques.
Ce doigt pointé sur l'école est difficile à digérer pour Caroline Désir la ministre de l'Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles, comme on a pu le constater dans le RTL INFO 19 heures où elle répondait aux questions de Luc Gilson.
Masques obligatoires pour les 5es et 6es primaires ?
"C'est une mesure qui a toujours fait polémique et autour de laquelle il n'y a jamais eu de vrais consensus scientifiques autour de la question. Nous avions toujours fait le choix de ne pas l'imposer. Aujourd'hui, le comite de concertation l'impose et donc nous l'appliquerons."
Faire porter toute la responsabilité sur les écoles, j'ai difficile à comprendre
Fermer les écoles une semaine avant les vacances de Pâques ?
"Pour moi, la fermeture des écoles doit être la dernière mesure à prendre. Il était partagé par les experts et le gouvernement de faire de l'Education une priorité. Donc, il me semble aujourd'hui difficile d'envisager une fermeture des écoles si à côté les centres commerciaux sont toujours ouverts, si on ne met pas des mesures plus restrictives sur le télétravail. Jamais nous ne refuserons de participer à un effort collectif pour faire diminuer l'épidémie. Mais faire porter toute la responsabilité sur les écoles, j'ai difficile à comprendre."
Aujourd'hui, on en est à 0,1% des 900.000 élèves qui sont contaminés
Les écoles paient-elles le prix de trop de surveillance et trop de tests ?
"On exerce une surveillance maximale dans les écoles. Celles-ci sont sous la loupe. Nous publions un rapport hebdomadaire en toute transparence. Il faut savoir aussi qu'on teste énormément dans les écoles. Au moindre cas, on procède à un tracing, on appelle tous les contacts rapprochés. Dès qu'il y a deux cas dans une classe, toute la classe est testée. Parfois, on en arrive à fermer toute une classe, voire toute une école. Actuellement, 32 écoles sont fermées et 90 écoles ont une ou des classes fermées. Donc, on est dans une surveillance très stricte. On a toujours une hausse de cas après une période de vacances, donc on n'est pas très étonnés. Nous jouons la transparence totale, on ne peut sans doute pas en dire autant de toutes les collectivités. Je voudrais rassurer: aujourd'hui, on en est à 0,1% des 900.000 élèves qui sont contaminés.
On a changé les protocoles, on teste beaucoup plus dans le primaire et le fondamentale et ça a fait apparaître chez les enfants beaucoup plus d'asymptomatiques. D'après les commissaires corona, ces enfants sont aussi moins propagateurs. Je vous avoue que je suis un peu étonnée.
Les enseignants devraient être prioritaires pour la vaccination
J'adresse une demande au Premier ministre et au ministre de la Santé. Si vous dites que l'école est à ce point problématique, alors intégrons les enseignants dans les fonctions prioritaires pour la stratégie de vaccination. Cela nous permettrait de passer une fin d'années plus sereine et de ne pas faire ces allers-retours. Il faut imaginer que ces débats suscitent beaucoup d'inquiétudes chez les enseignants. Il faut penser aux enseignants dans l'enseignement spécialisé qui doivent parfois prodiguer des soins, aujourd'hui ils ne sont toujours pas prioritaires dans la campagne de vaccination.
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