L'institut flamand pour la pêche et l'agriculture (ILVO) et l'université de Gand ont lancé un projet pilote afin de déterminer si l'élevage de moules, algues, huîtres et coquilles Saint-Jacques est possible à la mer du Nord. Baptisé "Nordzee Aquacultuur", le projet a été présenté lundi à Gand.
L'aquaculture connaît une expansion remarquable à travers le monde, mais l'Europe et la Belgique sont jusqu'ici restées en retrait. C'est pourquoi un consortium de sept entreprises emmenées par ILVO et l'université de Gand ont lancé cette recherche.
Le projet pilote a trois objectifs: la recherche de techniques reproductives innovantes pour les coquillages et les algues; une utilisation efficiente de l'espace disponible dans les eaux belges; et le développement d'un marché pour de nouveaux produits locaux. Par exemple, un élevage intégré d'huîtres plates, de coquilles Saint-Jacques et de laminaires (type d'algues) sera instaurée avant l'été au niveau de Nieuport. Les chercheurs devront également déterminer s'il y a un effet de purification de l'eau. Un autre volet, baptisé Edulis, comprend une culture de moules dans les parcs éoliens C-Power et Belwind. Les moules seront ici élevées à 50 km de la Côte, une première. L'impact des mouvements de la mer sur l'élevage sera observé.
A la fin des années 2000, les deux derniers producteurs belges avaient dû abandonner leur projets. "L'une des raisons était la technique utilisée", a expliqué Willy Versluys, l'un des deux éleveurs qui a aujourd'hui rejoint le consortium. Les élevages étaient alors installés sur des pontons, mais les moules étaient endommagées. "Nous avions sous-estimé le fait que la mer emporte tout."
"Complètement novateur"
Une nouvelle technique, utilisée ailleurs dans le monde, sera désormais appliquée. De longues lignes de câbles sont ainsi installées, qui sont capables de résister aux conditions de la mer et peuvent porter des cordes ou des paniers. Les moules seront donc élevées en pleine mer, ce qui est "complètement novateur", selon M. Versluys. Les crustacés peuvent par exemple se nourrir seules grâce aux marées. Cette technique permet aussi un élevage plus rapide, soit un an pour des moules Jumbo, alors que les moules de Zélande ont besoin de 18 mois pour atteindre la même taille. Par ailleurs, les moules ne doivent pas être lavées.
La première ligne de moules du projet Edulis a été placée lundi. De nombreux examens sont encore nécessaires. Il faudra notamment essayer différents types de corde sur lesquelles les larves se fixent. D'ici deux ans, les analystes devront déterminer la viabilité technique et biologique d'une culture massive en pleine mer.
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