En ce moment
 
 

La Commission euthanasie clarifie la notion d'indépendance des médecins consultés

 
 

(Belga) La Commission euthanasie, chargée de contrôler que les euthanasies pratiquées respectent bien la loi, clarifie, dans son rapport bisannuel publié jeudi, la notion d'indépendance des médecins consultés lorsqu'on veut mettre fin à sa vie.

"Exiger une indépendance stricte et totale du médecin consulté est problématique, et peut s'avérer en réalité impraticable", souligne la Commission euthanasie. Pour celle-ci, l'injonction législative que le ou les médecins consultés dans le cadre d'une déclaration d'euthanasie soient indépendants signifie que le docteur consulté ne peut avoir avec le patient ou le médecin en charge du malade "ni relation hiérarchique de subordination, ni relation familiale, et qu'il ne doit pas avoir une relation thérapeutique suivie avec le patient". En pratique, si l'absence de relation de subordination ou familiale fait consensus, la question de l'indépendance thérapeutique du médecin vis-à-vis du patient peut s'avérer délicate. Certains médecins pensent en effet que "les généralistes seraient les mieux placés pour s'exprimer sur le caractère inapaisable des souffrances d'un patient qu'ils connaissent depuis des années". La commission a dès lors clarifié sa position. Le médecin consulté dans le cadre de la procédure ne peut avoir une "relation thérapeutique suivie" avec le demandeur d'euthanasie. La commission précise que cette exigence vaut lorsque la relation thérapeutique concerne la pathologie pour laquelle le malade veut mourir dignement. "La notion d'indépendance ne saurait s'entendre comme exigeant que le médecin consulté ne pourrait jamais, en aucune circonstance, avoir rencontré préalablement le patient ou avoir eu à connaître de son historique médical." "La notion d'indépendance implique avant tout, dans n'importe quel domaine, l'absence de tout conflit d'intérêts (ou de loyautés) au sens large, tant matériel qu'intellectuel", conclut la commission, soulignant que cela relève de la déontologie personnelle du médecin. "S'il a un doute, ou s'il sent qu'il risque d'être pris dans un conflit d'intérêts ou de loyautés, il fera bien de l'indiquer à son confrère, d'expliciter ce doute dans son avis et de lui conseiller de consulter un autre médecin par sécurité." (Belga)


 

Vos commentaires