Passer une semaine en prison et une semaine dehors, c'est possible pour certains détenus depuis le 6 juillet: c'est ce qu'on appelle une détention en alternance.
Cette mesure est destinée à réduire la population carcérale. Selon nos informations, elle n'a concerné jusqu'ici qu'une infime partie des détenus : près de 425 sur les quelques 10.150 personnes actuellement en prison.
Plusieurs associations d'aide au reclassement tirent désormais la sonnette d'alarme, car elles estiment que cette mesure ne favoriserait pas la réinsertion des prisonniers.
Pour plusieurs raisons, cette détention en alternance empêche les détenus d'accéder à certaines formations. Daniel Martin, coordonne l'ASBL aide et reclassement: "Il est important de s'assurer de la disponibilité du détenu pendant une période suffisante. Nous avons découvert que les détenus concernés par la nouvelle mesure ne pouvaient plus s'inscrire ni à des formations, ni d'ailleurs accéder au travail".
Un travail à l'intérieur de la prison qui est bien souvent la seule ressource financière d'un détenu.
Autre problème: dans de nombreux cas, les prisonniers n'ont personne pour les accueillir à l'extérieur durant une semaine. Cette situation est difficile à gérer.
"Pour ces personnes-là, il n'y a pas de solution pour l'instant et cela nous préoccupe, car un certain nombre d'entre eux risquent de revenir à la case départ en ayant perdu des opportunités plutôt que d'avoir progressé vers la réinsertion", développe Daniel Martin.
Il ne serait donc pas rare de voir certains détenus, "poussés" à commettre de nouveaux délits pour subvenir à leurs besoins.
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