Ce mardi dans le RTL info 13h, un ancien gardien de prison, devenu criminologue, a témoigné. Ses propos s'ajoutent à ceux d'un détenu reçus récemment via notre bouton orange alertez-nous.
"Désolé de vous le dire, mais des Abdeslam et Abrini, il y en a plein en prison", expliquait le détenu. "Ils essayaient de me convaincre d'aller en Syrie, en Irak. Mais j’ai résisté. Ça ne m'intéresse pas d'aller tuer des innocents".
Pourtant, il existe une politique de déradicalisation dans les prisons. Mais notre criminologue spécialisé en terrorisme n'est pas convaincu.
Première critique: la formation des gardiens face au radicalisme. Elle serait tout bonnement inexistante. "C'est risible, et c'est dramatique. Les gardiens ne sont pas formés du tout à l'exception de ceux qui ont intégré les ailes en charge des détenus radicalisés, qui sont d'ailleurs peu nombreux. C'est nettement insuffisant", selon Philippe Massay.
Pourtant ce sont bien les agents pénitentiaires qui sont chargés de détecter les signes de radicalisation.
"La détection se fait principalement au moment des fouilles. Cela se fait également par rapport au discours que les détenus peuvent tenir, et l'attitude générale personnelle"
Il est donc facile pour un détenu radicalisé de dissimuler ses intentions. Seule solution pour ce criminologue: le dialogue. "Je crois qu'un entretien vaut dix mille fouilles de cellule. Pour ramener les gens vers des idées moins extrêmes. Mais ça ne se fait pas sans formation..."
Dans les prisons classiques, des équipes mobiles de psychologues et d'assistants sociaux sont désormais mobilisées pour encadrer ces détenus. Les prisonniers radicaux jugés dangereux sont enfermés dans des ailes spécialisées à Ittre et Hasselt.
Ni le ministre de la justice, ni la direction des établissements pénitentiaires n'étaient joignables ce matin pour répondre à nos questions sur ce dossier sensible.
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