Durant la nuit de dimanche à lundi, les partenaires de la future coalition fédérale se sont accordés pour une sortie du nucléaire en 2025. Est-ce réalisable à cette échéance? Pour Damien Ernst, professeur à l'Université de Liège et spécialiste des questions énergétiques, cette décision est une hérésie: "C’est une perspective trop courte et c’est une décision politique qui n’est même pas un trophée pour Ecolo parce que la crise écologique majeure maintenant, c’est le réchauffement climatique et cela va à l’encontre d’une solution pour résoudre ce problème".
"On va émettre plus de CO2"
Il développe ses arguments: "Premièrement, cela pose un problème de sécurité d’approvisionnement, on va devoir construire des centrales au gaz, on n’est pas sûr de savoir les construire, rien n’a encore été décidé à ce sujet-là. Deuxième, ce sera désastreux au niveau de l’emploi. Dans la région de Huy, on parle d’une perte de 3.000 emplois. Troisièmement, on va émettre plus de CO2. Et quatrièmement, il va y avoir une augmentation du prix de l’électricité. Moi, je vois cela comme une nouvelle triste pour le climat, pour l’emploi, pour la science, la sécurité d’approvisionnement et pour l’industrie en Belgique", conclut le spécialiste en questions énergétiques.
Une clause de sécurité
Concrètement, il est prévu que des enchères soient organisées en 2021 afin d’octroyer des subsides aux producteurs d’électricité qui s’engageraient à offrir de nouvelles capacités. L'accord de la Vivaldi porte donc sur une sortie en 2025, couplée à la mise en oeuvre du CRM ou "mécanisme de rémunération de la capacité" qui est le plan de sortie du nucléaire belge.
Toutefois, les négociateurs ont voulu jouer la prudence. Une clause spéciale a été introduite dans l'accord afin de préserver la Belgique de facteurs qu'elle ne contrôle pas.
Un rendez-vous est pris en novembre 2021 afin d'examiner, sur la base d'un rapport, si une prolongation d’une à deux centrales nucléaires au-delà de 2025 est nécessaire ou non.
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