En France, le prix du carburant va redescendre à 1,50 euro le litre dès le 1er septembre. Le prix chez nos voisins sera donc très loin de nos 2 euros le litre. Comment est-ce possible? Et surtout, est-ce envisageable chez nous?
Une bonne nouvelle pour les Français: 1,50 euro le litre de carburant. On croit rêver. Et pourtant, ce sera une réalité dès septembre.
Première question: comment est-ce possible?
Il y d’abord l’aide du gouvernement. La réduction actuelle de 18 centimes le litre passera à 30 centimes en septembre, pour redescendre ensuite à 10 centimes en octobre et en novembre.
Mais à cela s’ajoute le coup de pouce de Total. Un geste quelque peu forcé. L’Etat menaçait de taxer les raffineries du géant français dont les bénéfices ont grimpé avec la flambée des prix. Les autres marques devraient suivre, concurrence oblige.
Mais alors, deuxième question: pourquoi ne pas faire pareil pas chez nous?
Nous avons interrogé le directeur technique de la BRAFCO, la Fédération belge des négociants en combustibles et carburants. "Il nous reste encore une marge au niveau des accises de 9,5 centimes pour arriver au plancher européen des accises en dessous duquel on ne peut pas descendre. Cette démarche peut être faite très rapidement, en 24 heures, par un arrêté ministériel. C'est une question de volonté politique", affirme Olivier Neirynck. "Il semble qu'il y ait deux partenaires qui freinent plus que de raison", ajoute-t-il.
Comprenez que ces deux partis de la majorité fédérale sont Ecolo et Groen. Le gouvernement dit en avoir déjà fait assez en réduisant les accises. Cela représente une économie de 10 euros par plein.
Quant à un geste de Total en Belgique, on a tenté à plusieurs reprises de joindre le groupe, mais personne n’a souhaité répondre.
Risque pour les pompistes proches de la frontière
Avec un carburant à 1,50 euro chez nos voisins, ce sont les pompistes belges proches de la frontière qui vont trinquer, et peut-être aussi l’Etat. "Ça va effectivement inciter bon nombre de Belges, et l'estimation est à peu près à 40 kilomètres de la frontière, ça va inciter ces Belges-là à faire le plein en France. Tout déficit pour le gouvernement belge, qui n'aura plus ces rentrées d'accises et de TVA sur les carburants vendus", explique Olivier Neirynck.
Après les vacances, c’est donc le tourisme du carburant qui risque de se développer en septembre.
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