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Le coronavirus a-t-il changé la façon de donner cours? Quatre professeurs expliquent ce qu'ils ont tiré de cette expérience

 
CORONAVIRUS
 

La crise a bouleversé les écoles. Certains professeurs ont rapidement dû s’adapter et ont dû revoir leur manière d’enseigner. Mais quels sont les enseignements tirés de cette crise ? Seront-ils durables sur le long terme ? RTL INFO a posé la question à plusieurs professeurs.

Dans l'école de Valérie Wuyts, professeure de mathématique dans l'enseignement secondaire inférieur, il y avait peu de place pour les outils numériques. C'est aujourd'hui devenu le quotidien des professeurs, et ils en tirent un bilan plutôt positif. "Des vidéos ont été faites pour réexpliquer des points de matière, ou pour voir de la matière, et c'est vrai que le retour que j'en ai eu, de certains élèves, c'était: 'La vidéo me permet de voir les choses à mon propre rythme'", explique-t-elle. 



Cette année, elle continuera à appliquer un type d’enseignement plus personnel. "C'est vrai que ça nous a appris à travailler au cas par cas, ce qui n'était pas toujours facile précédemment".

"Le professeur n'est pas fait pour donner cours derrière un écran"

Pour beaucoup de professeurs, le relationnel reste tout de même important. C’est la leçon que tire Nadia Mezouli, professeure de français. "Le professeur n'est pas fait pour donner cours derrière un écran. Il est là pour donner cours en classe, pour bouger, pour faire vivre son cours, pour interagir avec les élèves, et ça a été, je dirais, la grande frustration".


 

Elle compte tout mettre en place pour renforcer ce lien avec ses élèves, dès le début de cette année académique. "J'insiste sur l'importance du lien. On ne sait pas ce dont demain sera fait, on basculera peut-être très vite dans un enseignement hybride, donc c'est important de créer ce lien très vite avec les élèves".

Difficile pour les élèves d'intervenir

Stéphanie Dumérul, professeur de mathématiques en rhétorique, constate que les échanges individuels à distance étaient plus riches pour certains que pour d’autres. "Avec les visioconférences, c'était peut-être plus difficile pour les élèves d'intervenir, donc il y avait le besoin pour certains d'avoir une discussion, des explications supplémentaires..."


 
Les leçons tirées de la crise sont nombreuses. "Je sais faire une vidéo YouTube, et je ne savais pas le faire, j'ai ma petite chaîne YouTube pour pouvoir faire des capsules, j'ai appris à utiliser des outils pour proposer des exercices en ligne, et ça, je vais continuer", confie Stéphanie.

"On réalise qu'on peut évaluer tellement d'autres choses"

La réalisation de capsules vidéos n’est plus un secret pour Marc, professeur en polytechnique. Depuis quelques années, c’est une des méthodes choisies pour enseigner à l’université. Mais la crise lui a fait prendre conscience à quel point les interactions avec les élèves sont importantes. "On réalise qu'on peut évaluer tellement d'autres choses. Un examen oral permet d'évaluer la manière dont un étudiant appréhende la matière, c'est tellement plus profond, plus riche, ne fut-ce que sur le plan humain, un examen apporte quelque chose à un étudiant".


Pour beaucoup de professeurs, la crise était un réel bouleversement. D'après une étude menée par l’Université de Mons, plus de 7 enseignants sur 10 conserveront ces nouvelles habitudes d’enseigner. 


 

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