Le conseil des ministres a adopté de nouveaux contrats de gestion pour la SNCB et Infrabel ce vendredi matin. Les objectifs pour les 10 ans qui viennent sont plutôt ambitieux: 10% de trains supplémentaires et 30% de voyageurs en plus. Le ministre concerné parle d'un moment "historique" pour le rail en Belgique. Est-ce vraiment le cas?
Le nouveau contrat de gestion du rail version belge, c’est un peu Noël en avance. Voici ce qui est prévu, sur le papier en tout cas.
- 10% de trains supplémentaires d’ici 2032.
- Pour les voyageurs: des horaires plus larges, plus tôt et plus tard.
- Des engagements de personnel : 2.000 par an.
- Un budget de 43,8 milliards d’euros, soit une hausse de 8,9%
"On peut vraiment, je pense, parler d'un moment historique", déclare le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo). Nous retrouvons ainsi un ministre très fier d’annoncer ces investissement ainsi que sa vision du rail entre 2023 et 2032.
Reste une question: qui va payer? "C'est nous qui payons en tant qu'étant, parce que les entreprises ferroviaires jouent un rôle essentiel", déclare Georges Gilkinet. Nous lui faisons remarquer qu'il y aura quand même des augmentations de prix pour des catégories de tickets de train. Mais à partir de quand? "Il va y avoir chaque année une adaptation à l'évolution du coût de la vie. […] Mais on crée vraiment des réductions qu'on peut cumuler, quand on est jeune, quand on est aîné et qu'on prend le train dans les heures creuses, on va bénéficier de tarifs beaucoup plus accessibles qu'aujourd'hui", répond-il.
Oui, il y aura de nouveaux tarifs avec des abonnements plus attractifs, mais le billet standard va augmenter. Le 1er février, il vous coûtera plus cher: 8,73% de plus.
Espoir et méfiance côté syndical
Pour évaluer le budget et le plan du gouvernement, nous interrogeons Pierre Lejeune. Il est le président national de la CGSP cheminot (FGTB). Après une première analyse, voici le verdict: il est positif sur la durée (un plan pour 10 ans, c'est très bien), mais il a des doutes sur le budget.
Regard d’un syndicaliste sur les contrats de gestion et une première analyse. Positif sur la durée : un plan pour 10 ans, c’est très bien. Mais sur le budget, il y a des doutes. "Aux promesses d'investissement se succèdent souvent les plans d'économie. Donc nous sommes un petit peu méfiants par rapport à ça. Nous partons aujourd'hui d'une situation largement dégradée. Dégradée tant sur la qualité du service public aujourd'hui, il y a beaucoup trop de trains supprimés, la ponctualité n'est pas au rendez-vous. Mais dégradée également pour les conditions de travail du personnel", réagit Pierre Lejeune.
Le train belge a pris un nouveau départ avec ces contrats de gestion. S’ils sont respectés, prendre le train sera une expérience bien différente d’ici 10 ans.
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