Les moissons viennent de débuter dans nos campagnes. Traditionnellement, c’est l’escourgeon qui est récolté en premier. À la suite de la guerre en Ukraine, le prix des céréales est très élevé sur les marchés. Mais les agriculteurs vont-ils en tirer profit ?
"On débute très bien l'année pour l'escourgeon", a expliqué Pol Fontenelle, agriculteur. "Pour le reste, on verra tout en avançant."
Depuis une dizaine d'années, le cours du blé et des autres céréales est en hausse quasi-constante: 169 euros la tonne en 2010 contre 331 euros actuellement. Ces très bons prix ne profitent malheureusement pas aux agriculteurs, car les coûts de production sont, eux aussi, en augmentation.
"Au motif du prix du gaz, les prix des engrais ont quadruplé, les prix des produits phytosanitaires ont pris 10 à 15 %, le matériel agricole a augmenté de 20 % ainsi que les pièces de rechange et le carburant a doublé de prix. Donc la rentabilité ne sera pas nécessairement assurée", a détaillé Etienne Ernoux, président de la commission "Productions végétales" - Fédération Wallonie de l'Agriculture (FWA).
Pour récolter un champ de 7 hectares, 250 litres de carburant sont nécessaires rien que pour la moissonneuse. "L'année passée, ça coûtait 150 euros juste pour la moissonneuse et cette année, on est à 350 euros donc ça fait réfléchir", a précisé Eric Fontenelle, agriculteur.
15 millions de tonnes de blé sont actuellement bloquées en Ukraine. Si cette production était libérée et exportée, la saison de nos céréaliers serait compromise.
"Et tant mieux pour les producteurs ukrainiens car ils vont devoir récolter, il faut qu'ils stockent leur marchandise et donc il faut libérer aussi leur espace de stockage. Mais en attendant, toute cette production va revenir sur le marché et donc ça fera inévitablement baisser nos prix", a ajouté Etienne Ernoux, président de la commission "Productions végétales" - Fédération Wallonie de l'Agriculture (FWA).
Les prix ont commencé à baisser depuis quelques semaines même s'ils restent élevés au regard des années précédentes.
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