La direction du site Ferrero Ardennes d'Arlon, fermé le huit avril sur ordre de l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) après un accident bactérien, s'est engagée lundi, lors d'une réunion avec les syndicats, au maintien des salaires au-delà de la date précédemment fixée du 8 mai. Les mesures d'absence justifiée rémunérée ont ainsi été prolongées jusqu'à la fin du mois de mai, a confirmé la direction dans la soirée. Les travaux de nettoyage du site ont, eux, déjà commencé, a-t-elle ajouté.
Les syndicats ont obtenu que près de soixante saisonniers puissent signer un contrat à durée déterminée (CDD). L'embauche de saisonniers supplémentaires dès que la production de l'usine pourra reprendre est également acté, selon la CSC. D'après le syndicat chrétien, Ferrero attend désormais l'avis de l'Afsca sur un document interne appelé "plan de redémarrage" et destiné à valider la stratégie de l'entreprise pour ses opérations de nettoyage des chaînes de production. Il devrait être remis ce mercredi.
La direction a en effet présenté la semaine dernière à l'Agence son plan de sécurisation et de nettoyage de l'usine dans le but de déposer une demande d'autorisation dès que possible, indique-t-elle, ajoutant qu'elle allait revoir "en détail" cette proposition de plan d'analyse et d'échantillonnage. "Les travaux que nous prévoyons sont importants et impliquent à la fois un nettoyage et un investissement dans de nouveaux équipements", explique encore la direction.
En accord avec l'Afsca, les activités ont d'ailleurs déjà commencé et l'entreprise a dès ors rappelé deux tiers de son personnel permanent, qui travaillera avec quelque 200 partenaires externes spécialisés.
Un plan de redémarrage
Les syndicats soulignaient lundi à ce propos que "la grande majorité" des travailleurs du site devraient être impliqués dans le démontage, nettoyage et remontage des installations. Ils seront assistés par des équipes techniques du groupe Ferrero mais aussi par des entreprises externes. Quelque 150 travailleurs resteraient néanmoins sans travail. Les syndicats et la direction annoncent également l'organisation de formations portant sur la "sécurité alimentaire" pour les membres du personnel, dès la reprise du travail.
Le "plan de redémarrage" n'est toutefois pas synonyme de reprise de la production de friandises sur le site arlonnais. En effet, les opérations techniques devraient prendre six à huit semaines et l'entreprise ne pourra pas reprendre sa production sans introduire une demande d'autorisation de production auprès de l'Afsca. Aucun document de ce type n'a pour le moment été transmis à l'Agence fédérale, comme l'a confirmé lundi à Belga sa porte-parole. Une fois la demande introduite, l'Agence dispose d'un délai légal d'un mois pour l'examiner.
La direction aurait l'intention de reprendre la production pour sa "haute saison", en période estivale, selon les syndicats. "Nous allons contacter les travailleurs saisonniers pour confirmer notre intérêt à les embaucher pour la prochaine haute saison et pour connaître leur disponibilité", communique la direction, semblant confirmer l'objectif d'une reprise de la production à l'été prochain.
Selon le site internet de Ferrero, l'usine d'Arlon, ouverte en 1989, emploie 725 personnes, "un chiffre qui peut monter jusqu'à 1.100 en période de pointe saisonnière".
L'Afsca a retiré à l'entreprise son permis de production le 8 avril, après qu'une centaine de cas de salmonellose rapportés en Europe ont été reliés à la consommation de produits Kinder. En Belgique, l'Agence estimait à la mi-avril que 29 cas de salmonellose signalés avaient pu être reliés à l'usine Ferrero d'Arlon.
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