"Le train devait être nettoyé avant d'être remis en circulation, ce qui fut le cas dès que cela a été possible", a confirmé mercredi la SNCB. Une pétition avait été lancée en ligne pour le maintien du graffiti "Please, i can't breathe", réalisé en hommage à George Floyd sur un train de la SNCB, à l'insu de la compagnie ferroviaire. Elle avait récolté plusieurs milliers de signatures. Si elle dit comprendre l'émotion suscitée, la SNCB déplore un acte de "vandalisme".
George Floyd est cet Afro-Américain de 46 ans décédé dramatiquement après son interpellation lundi à Minneapolis. Le policier blanc qui a procédé à l'interpellation, Derek Chauvin, entretemps arrêté et inculpé d'homicide involontaire, a pressé son genou sur le cou de George Floyd pendant plus de huit minutes. "S'il vous plaît, je ne peux pas respirer" (Please, i can't breathe) furent les derniers mots prononcés par George Floyd, dont la mort a suscité une vague d'indignation mondiale et de violentes émeutes dans plusieurs villes des Etats-Unis.
En Belgique, le flanc d'un train de la SNCB a été recouvert d'un énorme graffiti "Please, i can't breathe" en lettres blanches sur fond noir. Des photos du train ont été partagées sur la toile en Belgique, y compris par des responsables politiques, et à l'étranger.
Sur son compte Twitter, la SNCB dit comprendre que "certains évènements suscitent une forte émotion qui dépasse les frontières" et que "certaines personnes veuillent exprimer leur soutien en envoyant des messages forts" mais l'entreprise affirme que "tagger un train n'est pas une solution acceptable". Faire entendre la voix de quelqu'un ne devrait pas se faire au prix d'une dégradation du matériel, estime encore la compagnie ferroviaire, qui souligne les conséquences négatives sur le confort des passagers du train, dont la visibilité est amoindrie par le graffiti recouvrant les vitres. "Il s'agit donc d'un acte de vandalisme, quel que soit le message ou l'émotion qui se trouve derrière", conclut la SNCB.
Une pétition a été lancée pour demander à la SNCB de ne pas faire effacer le graffiti "au moins durant les 100 prochains jours", et "que leurs auteurs ne soient pas recherchés". "Parce qu'avec l'ensemble de la planète nous sommes révoltés par la mort tragique de George Floyd et par la violence policière raciste à l'égard des Noirs; Parce que nous savons que le racisme institutionnel gangrène nos sociétés bien au-delà des Etats-Unis; Parce que ce tag représente une réaction pacifiste, juste et proportionnée; Parce qu'il constitue un rappel universel du drame qui nous affecte et qu'il rend un légitime hommage à un homme injustement assassiné, auquel des millions de personnes discriminées de par le monde se reconnaissent dans la douleur et la révolte", justifient notamment les initiateurs de la pétition.
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