Les agriculteurs d'aujourd'hui ont beaucoup de choses à "gérer" : des documents administratifs à remplir, des contrôles, parfois à l'improviste. Reportage de Ludovic Delory et Samuel Lerate.
L’APAC, l’AFSCA, le Ministère de l’agriculture, Nitrawal, des formulaires, des factures, des rappels... Éric en a plein ses armoires. Lui, c’est un manuel, alors quand il s’agit de remplir une déclaration pour la méthanisation de son fumier, c’est la galère.
"Disons que j’ai deux mains gauches en informatique, déplore cet agriculteur d’Aiseau-Presles au micro de Ludovic Delory pour le RTL INFO 13h. Surtout que j’aime bien traire mes vaches, j’aime bien aller à la campagne. Quand je suis dans mes champs, je suis content. Mais, au bureau, pour moi c’est lourd."
Pour obtenir des agréments, ou des subsides, Éric est confronté à toutes sortes de formalités administratives : plus d’un jour de travail par semaine, estime-t-il. Inscrire les veaux, baliser les cent hectares de terre, préciser quel type de culture…
Une situation kafkaïenne qu’Éric attribue à la planification de l’agriculture européenne
"C’est les subventions qui ont dirigé l’agriculture là où elle est aujourd’hui, estime Éric. On a dû dire tout ce qu’on faisait pour pouvoir mieux nous cerner, mieux nous encadrer pour nous diriger."
Éric n’est pas tendre avec ses collègues qui ont manifesté ce matin. Ceux qui demandaient plus de contrôle hier se plaignent aujourd’hui du surcroît de travail. "C’est justement le groupe qui organise la manifestation qui nous a conduit là où on est aujourd’hui, note-t-il. Et ça, je ne suis pas d’accord. Ma façon de manifester, c’est de ne pas y aller (…) Ceux qui sont partis aujourd’hui, soit ils sont perdus, soit ils n’ont pas tout compris."
Éric garde heureusement la passion de l’agriculture et de l’élevage. Il sait que sa prochaine tâche administrative sera de faire référencer le petit veau, né ce matin.
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