L'Agence Wallonne pour la Sécurité Routière a livré le résultat de sa campagne contre la vitesse sur la route. Il y avait un spot de publicité, avec 2 fins possibles, l’une humoristique et l’autre choc. Les internautes ont choisi la fin choc. Les campagnes choquantes sont-elles plus efficaces ? C’est la question que se sont posé Olivier Pierre et Benjamin Van Kelst pour le RTLinfo 13h.
Les images d’accident réalistes, et du coup violentes, c’est ce que 70% des gens interrogés préféreraient voir dans les campagnes de sécurité routière. Pour le test organisé en Wallonie, les spectateurs avaient le choix entre deux fins de spot. Une première version humoristique, et une version plus dramatique.
"Pour certains, il vaudrait peut-être mieux montrer des images qui sont vraiment très violentes, pour qu’ils comprennent qu’on doit rester prudents sur les routes", a confié une passante à nos journalistes Olivier Pierre et Benjamin Van Kelst. "Peut-être qu’avec humour, ça passerait peut-être un peu mieux qu’avec des images choc", nuançait une autre personne.
Un mode violent comme ailleurs ?
Sur Internet, 38.000 personnes ont choisi la version choc. Faut-il pour autant faire évoluer les campagnes de sécurité routière vers un mode violent, comme c’est le cas dans d’autres pays ? Pas si simple. "Il peut être légitime de faire peur ou de choquer, explique Jean-Pascal Assailly, psychologue-expert du Centre National de la Sécurité Routière en France. Mais cela veut dire qu’il faut ensuite revenir immédiatement avec un message qui est de l’ordre plutôt cognitif et pratique. Comment puis-je faire autrement que le comportement dangereux ? Faire peur, pourquoi pas. Mais il faut immédiatement suivre avec un conseil pratique pour que les gens sachent comment faire face au danger."
Les deux campagnes fonctionnent
Pour affiner l’étude, une autre enquête a été menée sur les intentions de changements de comportements routiers. Il en ressort qu’en réalité, les deux formules fonctionnent. "Les résultats nous ont montré que les deux approches avaient un sens, affirme Anne Salmon, directrice des campagnes de l’Agence Wallonne pour la Sécurité Routière. Et ce n’est pas parce que les gens sont demandeurs de choc spécifiquement qu’il faut opter pour les campagnes choc. Elles peuvent être utilisées, mais avec certaines précautions."
Selon les statistiques, une erreur de comportement des usagers est la principale cause de la grande majorité des accidents de la route.
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