Le gestionnaire du réseau ferroviaire répond ainsi à la demande des associations de prévention, qui estiment que ces détails, notamment sur les circonstances et les lieux des suicides, peuvent parfois donner de mauvaises idées aux plus fragilisées. Reportage de Sébastien Degrave et Élisabeth Wouters.
Chaque jour, 5 à 6 suicides sont recensés en Belgique. Certaines personnes en détresse choisissent de mettre fin à leurs jours sur les voies ferrées. Le phénomène est en hausse et Infrabel, le gestionnaire de réseaux, a donc décidé de ne plus communiquer d’informations ou de statistiques sur ces actes volontaires.
"Il y a eu différentes mesures de prises afin d’endiguer le phénomène, comme le fait de poser des clôtures, le fait d’avoir des caméras thermiques qui permettent de repérer plus rapidement les candidats au suicide", rappelle Arnaud Reymann, porte-parole d’Infrabel. "Mais cette année, sur demande des associations de prévention contre le suicide, il nous est demandé de ne plus communiquer du tout d’information dès qu’il y a un suicide sur le rail", précise-t-il.
L’objectif des associations de prévention est d’imiter les faits d’imitation
Les détails d’un suicide publiés dans la presse peuvent donner des idées à des personnes déjà fragilisées. "Parler du suicide ne va pas insuffler des idées suicidaires à quelqu’un qui n’en a pas", déclare Sylvie-Anne Hye, psychologue au Centre de prévention du suicide. "Par contre, ce qui est important c’est d’en parler adéquatement, explique-t-elle. Donner trop de détails, qui peuvent être spécialement sordides sur la manière dont la personne s’est suicidée, peut être néfaste en termes de prévention."
Les derniers chiffres publiés par Infrabel faisaient état de 97 cas de suicides sur les rails en 2014. Les prochaines statistiques seront à présent uniquement réservées aux professionnels.
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