Passés par le filtre des correcteurs d'orthographe automatiques, les textes en langue française ne sont pas pour autant exempts de fautes. Ces outils informatiques sont-ils de faux amis ? Reportage de Julien Modave et David Muller.
"Lorsqu’on écrit un travail pour l’université, c’est bien d’avoir un correcteur parce que sur l’ordinateur, quand on tape beaucoup de paragraphes et de pages, on n’a pas toujours le réflexe de se relire directement", explique Martin Maurage, étudiant à l’université de Liège.
Mais ce correcteur peut-il être un mauvais allié ? Pour la grammaire la conjugaison, les accords complexes, peut-on réellement lui faire confiance ?
"C’est un peu un faux ami dans le sens où on est parfois tenté de lui faire confiance et on se rend bien compte qu’il corrige parfois certaines fautes qui ne sont pas des fautes au finale", déplore Justine Pons, étudiante à l’université de Liège.
Des jeunes pas moins bons en orthographe, mais qui commettent de nouvelles fautes
Les jeunes sont-ils moins bons en orthographe depuis qu’ils reçoivent passivement leur correction ? Non, répond cette chercheuse avec 20 ans d’expérience. Mais elle constate tout de même que de nouvelles fautes apparaissent.
"Vous pouvez avoir les ‘élèvent’, le nom est orthographié comme un verbe. Ça veut dire qu’il y a des carences de la part de l’élève et qu’on n’a pas compris finalement quelle est la nature du mot", analyse Caroline Scheepers, didacticienne du français.
Nous écrivons de plus en plus
Écrire au traitement de texte ne rend donc pas nécessairement paresseux mais peut induire un faux sentiment de sécurité, or nous écrivons de plus en plus.
"C’est le cas des adolescents qui vont délaisser très massivement la télévision pour s’adonner aux réseaux sociaux qui vont devenir des blogs, des forums etc.", indique Caroline Scheepers.
Ce qui énerve, ce sont les mots qui perdent leur sens ou les accords ratés. On comprend alors que, pour les amoureux de la langue, ces erreurs méritent une bonne correction.
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