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Les CPAS face à une hausse des demandes d’aide: "On a reçu les moyens pour aider"

Les CPAS face à une hausse des demandes d’aide: "On a reçu les moyens pour aider"
 
CORONAVIRUS, CPAS
 

L'école a repris ce matin pour les élèves après deux semaines de vacances prolongées. Mais des pans entiers de la société restent encore à l'arrêt ce qui provoque des situations financières dramatiques. Dans cette optique-là, les CPAS ont un rôle à jouer. Lequel? Et surtout pour qui? La présidente du CPAS de Schaerbeek en région bruxelloise, Sophie Querton, était présente sur le plateau du RTL Info 13h.

Olivier Schoonejans: Est-ce que vous constatez que vous accueillez un nouveau type de public depuis quelques semaines?

Sophie Querton: Tout à fait. Au CPAS de Schaerbeek, on accueille un nouveau type de public depuis le mois de septembre. C’est un public qui, avant la crise du Covid, n’était pas précarisé. Ce sont souvent des gens pour qui toutes les activités ont cessé, les activités économiques. Ce sont des gens qui avaient un petit peu de rentrées, qui avaient un petit matelas financier de réserve, et qui, arrivés au mois de septembre, n’ont plus grand-chose et n’ont pas d’autre choix que de se tourner vers les CPAS pour les aider et éviter de tomber dans une situation de surendettement.

O.S.: On pense à qui? Aux indépendants? Des gens de secteurs qui sont à l’arrêt depuis plusieurs mois?

S.Q.: Oui, il y a des gens comme les indépendants, comme un restaurateur qui a dû fermer son restaurant, le rouvrir avec des mesures, ne pas faire son chiffre, etc. Ce sont des gens qui ont d’autres droits d’aide, mais malheureusement ces aides-là ne suffisent pas pour joindre les deux bouts. Malgré les aides de l’Etat, ils se retrouvent dans des situations précaires avec des déficits budgétaires qui sont parfois de l’ordre de plusieurs centaines d’euros. Il y a les indépendants, mais aussi tout le secteur évènementiel et culturel qui est complètement à l’arrêt et n’a jamais vraiment repris. Ce sont des gens qui n’ont plus de prestations et qui doivent continuer à payer leurs factures malgré tout.

O.S.: Comment est-ce qu’on fait pour frapper à votre porte? On parle ici de personnes qui ne sont pas du tout habitués à vos services. Le premier contact est compliqué. Comment fait-on? Qu’est-ce que vous proposez?

S.Q.: C’est vrai que ce sont des gens qui ne sont pas habitués à venir au CPAS, donc il y a une sorte de prudence ou de méfiance. Ils se disent que ce n’est pas pour eux. Au CPAS de Schaerbeek, on encourage beaucoup ces gens à venir chez nous puisque nous avons reçu des aides de l’Etat pour les aider justement. La démarche est assez simple. Il suffit de venir au CPAS ou de téléphoner pour prendre un rendez-vous et le service social va vous accueillir, faire une enquête sociale pour voir à quelles aides vous avez droit, comment vous aider au mieux afin d’éviter de tomber dans une situation de surendettement.

O.S.: Chacun fait ça dans sa propre commune. Je pense aux jeunes qui ont besoin d’un ordinateur là, maintenant, il faut pouvoir suivre les cours à distance, ce n’est pas facile pour tout le monde, ça coûte cher. Est-ce que c’est de genre d’aide que vous pouvez donner?

S.Q.: Tout à fait. Il y a toute une série d’aides qui peuvent être octroyées par le CPAS notamment l’aide numérique. Maintenant, le télétravail est la norme. On se retrouve à trois, quatre, cinq, ou plus, personnes par foyer à devoir utiliser un ordinateur. La connexion internet n’est parfois pas suffisante, le nombre d’ordinateur n’est souvent pas suffisant non plus. Ce sont des investissements très chers pour les familles pour lesquels le budget est déjà dans un équilibre très précaire. Vous pouvez tout à fait faire ce type de demande au CPAS de Schaerbeek, on a reçu les moyens pour ça, pour aider les familles et les gens à éviter de tomber dans cette précarité dans laquelle ils n’étaient pas avant le Covid.

O.S.: Il y a le côté psychologique aussi. Se dire: je suis indépendant, tout roule, je me fais moi-même, je n’ai besoin de personne. Tout à coup c’est la crise et tout est bloqué. Il y a un pas difficile à franchir non?

S.Q.: Il y a un pas difficile à franchir pour les indépendants qui justement se sont fait tout seul, ont parfois galéré pour arriver à une situation économique plus ou moins stable. Là, tout s’écroule et il faut repartir de zéro. C’est très difficile. Je lis beaucoup de commentaires et je reçois beaucoup de messages de gens qui disent: "Mais moi jamais j’irai au CPAS." Je les comprends, et en même temps je les invite à faire cette démarche parce que les aides sont là. Les aides octroyées par ailleurs, le droit passerelle et autres, ne sont parfois pas suffisantes. Ce sont des indépendants qui se retrouvent dans des situations financières très compliquées, très difficiles. Alors que les CPAS ont les moyens pour les aider.


 

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