Des étudiants en médecine manifestent ce matin à Bruxelles. Ils contestent un projet de loi qui diminuerait encore un peu plus le nombre de numéro INAMI disponible, alors que l’on manque parfois cruellement de médecins. Notre journaliste Hanan Harrouch était en duplex pour le RTL Info 13H :
La délégation d'étudiants est toujours dans les locaux du ministre de la santé Frank Vandenbroucke. Ce n’est pas le ministre qui les accueille mais son chef de cabinet qui reçoit des chefs de représentation de plusieurs organisations étudiantes. Pendant ce temps-là, les étudiants en médecine mécontents manifestent. On les a notamment entendu scander "stop la pénurie, donne les INAMI". Il s’agit en effet d’un article de loi qui limite le numéro INAMI de la part des étudiants, alors même que nous sommes en pleine pénurie de médecins. Cela voudrait dire qu’un étudiant sur deux ne pourra tout simplement pas exercer. Pour les organisations présentes sur place, c’est une vaste blague, un chantage politique. Et c’est ce qu’ils dénoncent aujourd’hui.
Lucas van Molle, président de la Fédération des étudiants francophones, expliquait les revendications des étudiants au micro de RTL Info : "On a une pénurie avérée de médecins généralistes, mais aussi de spécialistes comme les psychiatres, les gériatres. Il faut faire face à cette pénurie, à la pandémie. Une situation où le personnel soignant est sur les rotules. Il faut une division du travail et pour ça on a besoin de plus de personnel, de plus de praticiens. On espère vraiment que le ministre va revoir sa position et dans un premier temps au moins de lever cet outil de chantage pour pouvoir avoir des négociations sur une base plus saine".
En duplex également, Luc Herry, président de l’Absym (Association belge des syndicats médicaux), dresse un constat différent : "On est à un médecin généraliste pour mille habitants. Ce qui est la norme. Donc, il n’y a pas pour le moment ni de pléthore, ni de pénurie. Mais le nombre correct de médecins exerçant pour satisfaire la santé publique". Selon lui, les pénuries sont locales, et dues à "un gros problème de répartition" des médecins sur le territoire. "À Bruxelles, il y a peut-être une légère pénurie puisque de jeunes confrères ne veulent pas s’y installer. Au niveau de la Wallonie, il y a des communes qui n’attirent pas la jeunesse. En fait les jeunes sont surtout attirés par les villes et les extérieurs des villes".
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