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Les experts pas suivis à 100% lors du dernier comité de concertation: "Nos décideurs ont été dans une position très difficile"

 
 

Erkia Vlieghe, l'infectiologue et présidente du GEMS, le groupe d'experts qui conseille le gouvernement, était l’invitée du RTL INFO 19H. Elle a répondu aux questions de Luc Gilson.

Selon le Service Public Fédéral "Santé publique", 95% des lits en soins intensifs sont occupés ce jeudi soir en Belgique. L’infectiologue Erika Vlieghe, présente ce soir sur le plateau du RTL INFO 19H, a comparé cette situation à une "maison remplie jusqu’au grenier": "Il n’y a plus de place".

Un "triangle" dangereux

Erika Vlieghe fait partie de ces experts qui s'inquiètent des assouplissements annoncés, hier, par le Comité de concertation. "Je trouve que ça vient un peu tôt et c’est la combinaison de tout ça qui m’inquiète". Parmi les mesures qui lui "causent du souci", la levée de l'interdiction des voyages non-essentiels, qui devraient être contrôlés "extrêmement strictement", selon elle, et le passage de la bulle intérieure de 1 à 2 personnes. "On sait qu’à l’intérieur, c’est toujours beaucoup plus dangereux qu’à l’extérieur. Je sais que d’un côté, il y a l’épidémie, de l’autre, les besoins et les émotions des gens, c’est vrai, et c’est un triangle qui est devenu très difficile, mais très dangereux aussi. Dans les hôpitaux, si on ne voyait pas une descente mais une augmentation à nouveau, où va-t-on mettre ces patients ? C’est un sentiment particulier".

 Je pense que nos décideurs ont été dans une position très difficile

Le monde politique semble avoir tenu compte de la "pression" de ceux qui n’en peuvent plus de ces restrictions. "Je pense que nos décideurs ont été dans une position très difficile, parce que c’est vrai qu’on vit depuis plus d’un an dans cette crise, les gens en ont marre, nous tous".

Lâcher du lest

Pour Erika Vlieghe, il fallait bel et bien lâcher du lest. "De notre côté, nous avons donné beaucoup d’avis qui ont été suivis, d’une manière ou d’une autre. Nous avons toujours dit, au sein du GEMS, que l’enseignement était important, avec une priorité aux jeunes, parce que ce sont eux qui commencent à souffrir très fortement de ça. L’enseignement va rouvrir, en hybridation".

Les experts pas tout à fait suivis: "C'est aussi le droit des décideurs"

Les experts n’ont toutefois pas été suivis sur toute la ligne: "Non, mais ça c’est aussi le droit des décideurs", estime l’infectiologue. "Pour cette courbe de taux d’occupation des soins intensifs, il faut laisser du temps pour que ça diminue, et je crains personnellement qu’on n’aura pas assez de temps pour avoir une diminution suffisante pour être dans une zone de prudence".

Un puzzle très compliqué, mais on ne peut pas nier la situation dans les hôpitaux

Les citoyens ont besoin de phasage et de perspective selon l'experte, qui dit "comprendre les secteurs". Elle pense toutefois que les assouplissements sont trop rapides. "C’est très compliqué et il y a beaucoup de besoins dans la société. C’est un puzzle très compliqué, mais on ne peut pas nier la situation dans les hôpitaux, c’est quand même un risque", conclut-elle.


 

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