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Les frais de fournitures scolaires restent très élevés: la Ligue des familles dénonce certaines demandes des écoles

 
 

A moins de deux semaines de la rentrée des classes, la Ligue des familles a une nouvelle fois dénoncé mercredi le coût très élevé des fournitures scolaires réclamées par les écoles.

Selon une enquête menée par l'association auprès des familles, le coût moyen d'une rentrée scolaire se monte, hors matériel informatique, à 255 euros par enfant en primaire, 428 euros dans le secondaire, et même plus de 600 euros dans l'enseignement technique et professionnel. "C'est la double peine pour les familles concernées: l'enseignement qualifiant est davantage fréquenté par les élèves de milieux populaires, et c'est là que les factures sont les plus élevées", souligne la Ligue.

Face à ce constat, et comme chaque année, l'association presse le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles à avancer "d'urgence" sur la gratuité des fournitures scolaires en primaire et le plafonnement du coût des voyages scolaires, des chantiers pourtant annoncés dans l'accord de majorité bouclé en 2019. Autre coût qui vient grever le budget des familles: l'informatique. Les écoles sont en effet de plus en plus nombreuses à demander que leurs élèves soient équipés. 

Or, la demande des écoles ne peut être que facultative. Mais dans la pratique, cela coince bien souvent, déplore la Ligue. 

"Non seulement, pour près d'un quart des élèves, les écoles secondaires ont imposé l'achat de matériel informatique, ce qui est donc illégal, mais surtout, même lorsque l'achat d'un ordinateur était facultatif, il était difficile pour un parent d'envoyer son enfant à l'école sans qu'il dispose du même matériel que ses camarades de classe. Conséquence: les familles ont dû payer." Autre ombre au tableau: le coût - parfois très élevé - des voyages scolaires. 

Interdits durant la pandémie de coronavirus, ceux-ci ont repris en mars dernier. 

Selon l'enquête de la Ligue, les voyages scolaires de 2-3 jours ont coûté en moyenne 132 euros en maternelle (au-delà du plafond légal de 109 euros pour toute la scolarité maternelle), 182 euros en primaire et 258 euros en secondaire. 

L'association constate toutefois des variations très importantes entre écoles: ainsi, si un quart d'entre elles ont maintenu les coûts sous les 156 euros en secondaire, un autre quart a organisé des voyages de 2-3 jours à plus de 408 euros.

Vu ces montants, un élève du secondaire sur dix en FWB a dû renoncer à partir en voyage scolaire. Si des règles et plafonds sont en théorie d'application en matière de frais scolaires, la Ligue dénonce l'insuffisance des contrôles qui n'incite guère les écoles à respecter la législation.

Ainsi, dans l'enseignement maternel, où la gratuité des fournitures est pourtant prévue depuis quelques années déjà, un élève sur deux (49%) doit encore payer des frais de petit matériel, selon la Ligue. Par ailleurs, pas moins de 20% des élèves du secondaire doivent payer des frais d'inscription ou un minerval, sous forme de cotisation à une ASBL liée à l'école - pratique rigoureusement interdite, pointe encore l'association.

Les Restos du Cœur récoltent du matériel scolaire

Du côté de la Fédération des Restos du Cœur, on remarque qu’il y a aussi des demandes pour du matériel scolaire, à côté de celles qui concerne la nourriture mais cela reste marginal. "Ces familles sont plutôt dans le silence de la pauvreté, donc c’est-à-dire qu’elles ne se manifestent pas", a indiqué Patrick Dejace, le directeur de la Fédération, dans le RTL INFO 13h. C’est pourquoi l’association propose une récolte de matériel scolaire pour répondre aux besoins réels des familles et pour que les enfants soient sur les bancs de l’école de manière égalitaire.

La Fédération des Restos du Cœur estime que le public qui a besoin de son aide a évolué : "Il y a plus de familles avec enfants qui s’adressent à nous, avec parfois des enfants âgés de 18 à 26 ans, il y a aussi plus de familles où une ou deux personnes du ménage ont un emploi, donc ça c’est inquiétant", a détaillé Patrick Dejace.


 

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