La crise sanitaire se poursuit, la plupart des restrictions se maintiennent et il n'y a toujours aucune perspective pour le secteur du fitness. Les centres de sports sont fermés depuis plus de quatre mois et de nombreux indépendants risquent de faire faillite. Nous avons rencontrés plusieurs gérants. Certains s'apprêtent à attaquer l'Etat belge en justice.
L'une de nos équipes a rencontré Christophe à Fosses-la-Ville. Propriétaire d'une salle de musculation, sa vie professionnelle est à l'arrêt et il n'a aucune perspective. Sa salle de sport est déserte, sans vie. Certains de ses stocks de compléments alimentaires sont même périmés. "Il y a déjà une grosse partie qui est partie, et encore un peu dans mon stock qui va devoir être éliminée", explique Christophe Chasseur. "Je me sens impuissant".
Les clients seront-ils de retour?
Après une année de crise sanitaire, le secteur des salles de sport se sent clairement oublié. Ce métier n'est que rarement évoqué et les professionnels craignent une perte de clientèle. "C'est la même chose pour tout le monde. Le seul problème, c'est l'après. Vont-ils revenir? On va récupérer nos plus mauvais mois. Donc mai, juin, juillet et août. Si les gens peuvent repartir en vacances, bah ils ont besoin d'oxygène. Donc ils vont repartir", confie Christophe.
La décision est prise, je vends le bâtiment... J'ai trouvé un emploi chez Colruyt
A l'heure actuelle, près d'un millier de clubs de fitness seraient toujours à l'arrêt en Belgique. Dans une autre salle que nous avons visitée à Marcinelle, l'enseigne est désormais retirée. Après plusieurs mois de crise, la décision est tombée: la salle va fermer ses portes. Les locaux sont à vendre.
"La décision est prise, je vends le bâtiment. J'ai fait mon deuil aujourd'hui. C'est triste, mais bon", nous indique Lucretia, la propriétaire. "J'ai trouvé un emploi chez Colruyt ici depuis le mois d'avril. Heureusement que je travaille chez eux à temps plein".
Des propriétaires de club comptent attaquer l'Etat en justice
En région wallonne, 400.000 pratiquants seraient pour l'instant privés de structures d'accueil. C'est presque un wallon sur dix. Dans les clubs, pas le choix: il faut se réinventer pour survivre. Dans une autre salle, à Montignies-sur-Sambre cette fois, la vente de vêtements est l'une des pistes. "Nous le fait qu'on soit fermé, ça nous permet de maintenir un peu notre communauté active et de voir les gens. Mais voilà, c'est infime par rapport à ce qu'on subit pour l'instant", explique Alexandre Coniglio, propriétaire d'une salle de crossfit.
Ce club de Montignies-sur-Sambre va même plus loin. Avec une trentaine de structures, ils vont attaquer l'Etat contre des mesures jugées inadaptées. "Par rapport à l'objectif qui était poursuivi au moment où la fermeture a été décidée au mois d'octobre, cet objectif-là il est atteint aujourd'hui. A savoir que les hôpitaux ne sont plus engorgés, qu'on a fait baisser la courbe. Et donc aujourd'hui la fermeture de ces salles ne se justifie plus", indique Audrey Lackner, l'avocate qui représente les gérants mécontents.
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