Ce samedi était un jour de shopping un peu différent. Fini les courses récréatives, les commerces qualifiés de "non essentiels" par le gouvernement sont accessibles uniquement sur rendez-vous et peuvent accueillir 50 clients maximum. Comment les magasins s'organisent-ils?
Nous nous sommes rendus samedi à Angleur (Liège), dans un centre commercial. A 10h, les enseignes ont ouvert leurs portes sous une formule inédite. La galerie s'est réveillée lentement et calmement.
Les magasins ont tout organisé pour appréhender la nouvelle approche commerciale. Des rendez-vous pris par chez Decathlon via une plateforme en ligne.
Gare à ceux qui voudraient rentrer de leur plein gré. S'ils n'ont pas pris rendez-vous, les enseignes ont pris des alternatives. Sur les vitrines: un numéro, un appel et un accès.
Des obligations administratives qui divisent les commerçants et sèment parfois la confusion chez la clientèle. "La communication n'est pas bien passée, les gens ne savent plus quoi. Ceux qui sont venus m'ont demandé s'ils devaient prendre rendez-vous. J'ai dit non", confie George, le gérant d'un restaurant qui propose des pizzas à emporter.
Tous les commerces sont forcés de s'adapter. Certaines grandes enseignes sont restées fermées.
Dans la galerie commerciale d'Angleur, les clients étaient-ils au rendez-vous? "Il y a très peu de monde dans les artères. La plupart des clients vont faire leurs courses dans le supermarché qui se trouve dans la galerie. Ils viennent chercher des commandes qu'ils auraient fait les jours ultérieurs, mais ne viennent pas faire du shopping", a observé notre journaliste Fanny Dehaye. "Pas mal de grandes enseignes ont décidé de ne pas ouvrir ou en décalé sur certains créneaux horaires définis sur la semaine. Les magasins vont s'organiser en fonction du nombre de clients qu'il y aura ou pas."
Des rues commerçantes fort calmes
Les rues commerçantes étaient globalement particulièrement calmes samedi en Belgique, selon la fédération du commerce Comeos. Les magasins situés en périphérie, le long des routes, semblent moins souffrir du renforcement des mesures.
Depuis samedi, le Belge ne peut plus effectuer ses achats dans les magasins non-essentiels que sur rendez-vous. Selon Comeos, les répercussions étaient immédiatement visibles. "La plupart des magasins sont ouverts mais les rues commerçantes sont très calmes." "Il y a peu de passage et les clients ne s'y retrouvent plus. Ils jugent les différentes réglementations encore plus perturbantes", explique un porte-parole de Comeos. "Dans un magasin, ils peuvent entrer à deux après avoir pris rendez-vous, dans le magasin voisin, une seule personne est admise mais sans rendez-vous et avec un temps limité... Ce n'est pas simple du tout."
Les magasins situés le long de nationales semblent moins souffrir que ceux situés en ville ou dans des centres commerciaux. Les clients pensent qu'ils y ont plus de chance de faire leur shopping malgré la règle des 50 personnes maximum. Les commerces que les autorités estiment non-essentiels, comme les magasins d'électro, de mode et d'ameublement, ne peuvent plus recevoir des clients que sur rendez-vous. Le nombre qu'ils peuvent accueillir en même temps dépend de la surface de l'établissement mais ne peut jamais excéder les 50 personnes. Un rendez-vous peut encore être pris devant le magasin même, pour certaines enseignes.
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