Se rendre chez son médecin généraliste, c’est le conseil qui a été donné par le ministère de la Santé si jamais on a un doute concernant le Coronavirus. Or, certains médecins confient qu’ils sont dépassés par la situation. Ils ne savent pas quelle est la procédure à suivre.
Cette semaine, Théodore Pleros, un médecin généraliste, a reçu un patient malade qui présentait des symptômes grippaux similaires à ceux du coronavirus. Celui-ci lui a confié être revenu d’Italie. Le médecin a alors tenté d’appliquer le plan envoyé par le SPF Santé pour faire face aux cas potentiels de coronavirus. Mais problème : les instructions ne sont pas claires. "Pendant presque deux heures, mon confrère et moi avons appelé de call center en call center", confie le docteur Pleros. "Nous avons eu des instructions contradictoires les unes par rapport aux autres".
Il n’est pas le seul à se sentir démuni face à toutes ces directives… Le docteur Christophe Barbut ignore lui aussi quelle procédure suivre s’il est confronté à un cas potentiel de coronavirus. "Nous avons tout le temps des discussions entre confrères à ce sujet", explique le médecin. "Il semblerait que la cascade de numéros ou de sites qu’on nous a donné pour chercher les renseignements soit tout à fait inefficace. C’est-à-dire qu’on tombe sur quelque chose qui ne fonctionne pas".
Toutes les mesures n’ont pas été prises.
Les consignes ont été envoyées par le SPF Santé il y a quelques jours avec des sites à consulter et des numéros à appeler. Mais ce n’est pas assez concret selon les syndicats des médecins généralistes de Bruxelles. "Je crois qu’il y a encore des lacunes", souligne Lawrence Cuvelier, le vice-président des syndicats. "En fait, les médecins généralistes des cercles et des syndicats ont dit qu’il fallait avoir des informations plus directes. La semaine passée, nous avons proposé ensemble qu’il y ait une ou plusieurs personnes chez qui se référer dans chaque cercle. En plus des informations qui existent sur internet".
Pour le syndicat généraliste, le SPF Santé a mis l’accent sur la préparation des structures hospitalières mais pas assez sur le suivi des médecins généralistes. "Il me semble que toutes les mesures n’ont pas été prises", poursuit Lawrence Cuvelier. "C’est en partie parce que les cercles ne sont plus pris en compte par le SPF Santé Publique mais par les autorités régionales".
Dans tous les cas, les médecins conseillent de ne pas se rendre aux urgences pour éviter toute contamination.
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