Le déficit de la capacité policière actuelle de l'ordre d'environ 15% "ne permet pas d'assumer toutes les opérations", a indiqué lundi, devant la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de Bruxelles, la commissaire générale de la police fédérale Catherine De Bolle. Le déficit du cadre opérationnel atteindra même 24% en 2019, quand toutes les mesures d'économies budgétaires auront été réalisées, a-t-elle ajouté, évoquant également des déficits d'investissement.
Cela signifie que toutes les unités, et notamment les enquêtes judiciaires, la Côte, la police de la route, le corps d'intervention, les chemins de fer, ne sont plus considérées comme prioritaires, a souligné la commissaire, admettant par ailleurs que des moyens avaient été réinjectés depuis les attentats de Paris, via la provision interdépartementale, dans la lutte contre le terrorisme.
"Cela aura un impact", avertit la commissaire
Mais selon elle, il y a aujourd'hui une tension telle entre la lutte contre le terrorisme et l'ensemble des autres opérations policières que celle-ci risque de porter à conséquence. "Cela aura un impact sur le plan national de sécurité", a averti Mme De Bolle, évoquant une situation "intenable", "ingérable", générant de "fausses attentes" et des "frustrations".
"Peut-on continuer à pomper dans le pilier judiciaire?", a demandé la commissaire, alors que le député Servais Verherstraeten s'inquiétait, lui, de l'existence d'un courrier du collège des procureurs généraux, relayant les doléances du procureur du Roi de Bruxelles et invitant la police fédérale à limiter les moyens pour la lutte contre le terrorisme à 15%, contre 45% aujourd'hui.
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