À partir de lundi les voyages en autocar pourront reprendre en Belgique. Une reprise sous conditions, seule une place sur deux pourra être occupée. Pour le secteur cette première étape est importante mais elle ne permettra pas d'éponger les lourdes pertes financières de ces derniers mois.
Alignés et immobiles dans le garage depuis la mi-mars, les 12 autocars d'une société familiale devrait rester à l'arrêt malgré l'autorisation de rouler ce lundi. Aucune demandes et réservations n'ont été enregistrées. "Les personnes ne savent pas où elles vont pouvoir aller maintenant, ce qu'elles vont pouvoir faire vu que c'est toujours des petits groupes maximum de dix personnes. La capacité dans les véhicules freine beaucoup de monde aussi" estime Marcel Brouwers, gérant de la société.
Une place sur deux peut être occupée pour conserver la distanciation sociale, une situation difficilement tenable et acceptable pour le gérant d'une société de transport Christian Delange : "Pour la location d'autocar, les gens ne sont pas prêts à louer deux autocars là où il ne devait y en avoir qu'un. Tout ce qu'on espère, c'est que ça évolue rapidement et qu'il y ait une égalité de transport et que comme l'avion, on puisse arriver rapidement à 100 %".
Faire une croix sur la pleine saison
Il y a en Belgique 340 entreprises d'autocars. Si le gouvernement flamand a déjà octroyé plus de 30 millions d'euros d'aide, en Wallonie et à Bruxelles aucun soutien n'a pour l'instant été apporté au secteur. Cette entreprise liégeoise venait d'acquérir de nouveaux cars au moment du confinement. Un investissement de 800.000 euros qui est "très dur parce qu'on aimerait bien les faire rouler pour pouvoir assumer", regrette Marcel Brouwers.
La trentaine de travailleurs est au chômage. C'est le cas de Joseph, plus de 30 ans de métier : "On perd quand même une partie de notre salaire et pour nous c'est la pleine saison, ça va reprendre tout doucement mais à partir du mois d'octobre il faut se dire que la morte saison revient". L'été ne pourra pas rattraper les pertes de ces dernières semaines. Une entreprise familiale qui vient de fêter ses 90 ans d'existence pense sérieusement à devoir vendre plusieurs de ses autocars.
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