Les victimes des attentats de Bruxelles ont jusqu'au 17 mars pour demander une indemnisation auprès de la commission d'aide financière du SPF Justice. Au delà, ce sera trop tard. Cela vaut pour les victimes de Zaventem et de Maelbeek mais aussi pour 12 autres faits labellisés "actes terroristes" par un arrêté royal de mars 2017.
Concrètement qui peut introduire une demande d'indemnisation auprès de la commission ?
Les victimes directes comme indirectes sont concernées. A ce titre, les parents des personnes décédées ou blessées, les sauveteurs occasionnels ou encore les témoins visuels peuvent prétendre à cette indemnisation.
"Au niveau du degré de parenté des victimes indirectes, ce sont les proches jusqu'au 2e degré inclus, donc les parents, grands-parents, petits-enfants, les frères et sœurs et les conjoints des frères et sœurs", nous indique Valérie Gérard, avocate de Life4Brussels, une association qui vient en aide aux victimes d'attentats.
L'indemnisation couvrira notamment le dommage moral. Il est important de préciser que cette indemnisation ne concerne pas uniquement les victimes physiques des attentats, comme le rappelle l'avocate Valérie Gérard.
Il ne faut pas nécessairement avoir été blessé physiquement pour être reconnu comme une victime
"Il y a des victimes qui ont été gravement blessées à la suite des attentats. Certaines ont été hospitalisées et ont été dans le coma durant plusieurs mois mais n'ont rien vu des attentats. Parfois, elles disent même que ça les a sauvées d'avoir été dans le coma et de ne pas garder d'images", explique-t-elle.
Avant d'ajouter: "Il y a d'autres victimes qui n'ont pas été blessées physiquement mais qui n'ont pas gardé des images horribles des attentats. Elles ont vu des morceaux de corps, des personnes en sang. Elles ont gardé des odeurs des attentats. Mais elles ont fui et n'ont pas été blessées. A la suite de ça, elles n'ont pas eu l'impression de pouvoir être considérée comme victime. Or la définition de victime est une atteinte à l'intégrité physique ou psychique de la personne. Donc il ne faut pas nécessairement avoir été blessé physiquement pour être reconnu comme une victime des attentats".
Quelle indemnisation?
La Commission ne garantit pas une indemnisation complète, mais offre une aide financière équitable, indique un communiqué de la commission. "L’aide financière a un caractère subsidiaire, ce qui signifie que la Commission doit également tenir compte des possibilités d'indemnisation via d'autres sources (par exemple, les assurances ou les mutualités)", précise-t-elle.
Quelques chiffres
A l'heure actuelle, 554 victimes directes des attentats de Zaventem et Maelbeek ont introduit in dossier contre 301 victimes indirectes suite au décès d'un parent ou d'un proche. L'aide financière de la Commission est estimée à près de 4 millions d'euros selon des chiffres du SPF Justice.
Toutes les informations concernant le dépôt d'une demande se trouvent ici.
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