Ce lundi, l'asbl Animaux en Péril a saisi plus de 70 animaux maltraités à Lessines avec l'aide de la police locale. D'abord alertés par un passant, les membres de l'association n'ont pas tardé à agir pour venir en aide aux animaux en détresse.
Des poules, des coqs, des faisans, des pigeons, trois chevaux, une vache, un troupeau de cinquante-trois moutons... Voilà la liste des animaux maltraités que l'asbl Animaux en Péril et la police locale ont saisi à Lessines, ce lundi 22 février en fin de matinée. Dès leur arrivée sur les lieux, les services d’ordre et les équipes de soigneurs et bénévoles n’ont pu que constater l’ampleur du problème. Si, au départ, l’affaire ne concernait que des animaux de basse-cour, il s’est avéré que les propriétaires détenaient un très grand nombre d’autres animaux, de différentes espèces.
Une situation chaotique
Les forces de l'ordre se sont d'abord attelées à libérer les poules, coqs, faisans et pigeons dont certains étaient détenus, livrés à eux-mêmes, dans une cage exiguë. La fiente recouvrait l’intégralité des mangeoires, vidées depuis longtemps d’eau et de nourriture. "Le terrain qui accueillait les volatiles était jonché de ferrailles, barbelés, objets tranchants et dangereux pour tout être vivant s’en approchant. Il y avait même des pièges à mâchoires...", peut-on lire dans le communiqué de presse de l'asbl.
L’intervention, qui a duré de nombreuses heures, s’est également révélée périlleuse pour les membres de l’association. La quantité impressionnante d’éléments au sol empêchait la bonne progression des intervenants qui souhaitaient sauver les poules et coqs.
Les chevaux et la vache étaient maintenus à l'aide de chaînes métalliques autour du cou
À la même adresse, les agents de police ont également découvert la présence de trois chevaux et d'une vache, cette fois détenus dans un abri de fortune. Si l’état d’embonpoint de ces quatre grands mammifères ne suscitait pas d’inquiétude, leurs conditions de détention étaient totalement inacceptables. "Ils étaient maintenus à l’aide de chaînes métalliques autour du cou, face au mur de leur logement sombre et souillé, sans possibilité de s’abreuver", déclare le communiqué. Tout comme les animaux de basse-cour, ils ont été libérés de leur cachot pour embarquer à bord des vans de l’association.
La tâche des soigneurs n’a pas été aisée, en raison du comportement du propriétaire qui s'est même montré très menaçant. A tel point que les policiers ont fini par lui passer les menottes, lui permettant de se calmer.
Un troupeau de moutons détenu dans un deuxième lieu de détention, hors de l'habitation
Alors que les soigneurs pensaient conclure la prise en charge des animaux, la police les informe qu’il existe un troupeau de moutons détenu dans un hangar à quelques kilomètres de l'habitation. C'est dans une grange, dont l'entretien laisse à désirer, que des dizaines d’ovins s’entassaient dans ce bâtiment surpeuplé. "La situation est d’autant plus problématique que de nombreuses brebis doivent allaiter leurs petits dans ces mauvaises conditions alors que d’autres sont gestantes", précise le communiqué de l'asbl.
Plusieurs moutons sont en défaut d’identification et ne portent pas de boucles, ce qui constitue une infraction à la législation sanitaire. Quelques individus sont également porteurs de gale et comme pour les autres animaux, ils n’avaient pas d’eau à disposition.
Solidarité entre refuges pour accueillir tous les animaux saisis
L’ensemble des animaux secourus a rejoint les écuries, étables et bergeries du refuge d’Animaux en Péril à Meslin l’Evêque. Mais au vu du nombre important d'animaux saisis, le refuge affichait complet. Animaux en Péril a donc pu compter sur les autres refuges pour les accueillir. Dans la soirée, une partie des rescapés du jour ont rejoint les installations d’Equi’chance, de Help Animals, de Au bonheur Animal, des Poilus du Blés ainsi que d’un centre CREAVES, Le bonheur de ViCa, qui a pris en charge les onze pigeons.
Au sein des différents sanctuaires, ces anciennes victimes vont bénéficier des meilleurs soins et de visites vétérinaires individuelles. La remise sur pieds, pour les plus mal en point, va commencer par le traitement antiparasitaire, l’entretien des pieds et le nourrissage avec des aliments adéquats.
Condamnation et destination finale des animaux
En ce qui concerne la destination finale des animaux, le Bourgmestre de la commune a deux mois pour décider s’ils seront confiés définitivement aux refuges qui les ont pris en charge.
La police a dressé un procès-verbal pour acte de maltraitance sur base du Code wallon du Bien-être animal. Le propriétaire pourra être poursuivi au pénal ou administrativement. Si le Parquet décide de prendre la main dans cette affaire, il pourra renvoyer le propriétaire devant le tribunal correctionnel. Celui-ci risque de 8 jours à 3 ans de prison et/ou une amende pouvant s’élever à 1 million d’euros. Si le Parquet ne poursuit pas, la main reviendra alors au fonctionnaire sanctionnateur qui pourra infliger une amende pouvant aller jusqu’à 100.000 euros, mais également un retrait de permis de détention d’animaux.
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