Liège et Charleroi sont à la traîne en matière de mobilité durable, d'après une étude de Greenpeace qui évalue les cinq plus grandes villes belges en la matière. Gand prend la tête du peloton, suivie de près par Bruxelles et Anvers. Loin derrière, "les deux villes wallonnes doivent de toute urgence décourager la mobilité motorisée", affirme l'ONG samedi.
Pour effectuer le classement, les chercheurs de l'Institut allemand Wuppertal mandaté par Greenpeace ont confronté 21 indicateurs répartis en cinq catégories: les transports en commun, la sécurité routière, la qualité de l'air, la gestion de la mobilité et la mobilité active. Dominées par le "tout-à-l'automobile", Liège et Charleroi ont du retard à rattraper. Dans les deux villes, la plupart des trajets sont effectués en voiture ou à moto (84% à Charleroi; 76% à Liège). À titre de comparaison, les déplacements motorisés représentent 41,2% à Gand, première ville du classement, 41,4% à Anvers et 45,5% à Bruxelles, selon le rapport.
L'ancienne cité ouvrière flamande se distingue grâce à son plan de circulation, le nombre élevé de déplacements à vélo et une bonne politique de stationnement. En deuxième position, Bruxelles marque des points grâce à ses transports en commun et l'introduction en janvier 2018 d'une zone de basse émission (LEZ). Enfin, Anvers affiche le meilleur score en matière de sécurité routière et possède une LEZ depuis 2017.
"Un fossé bien réel"
"Le fossé entre les villes flamandes et Bruxelles d'une part, et les villes wallonnes d'autre part, est bien réel", constate l'expert en mobilité et qualité de l'air chez Greenpeace, Joeri Thijs. "Mais ce n'est pas une raison pour Gand, Bruxelles et Anvers de se reposer sur leurs lauriers". Pour l'ONG, la marge de progression est importante: "la capitale doit améliorer les infrastructures cyclables de manière à les rendre plus sûres et efficaces; Gand et Anvers doivent investir davantage dans la sécurité routière et les transports en commun".
Eliminer les voitures roulant aux énergies fossiles
Greenpeace appelle par ailleurs toutes les villes à éliminer les voitures roulant aux énergies fossiles au cours de la prochaine décennie. "Cela peut se faire grâce à l'introduction de zones à ultra-basses émissions (ULEZ), au sein desquelles les voitures diesel seront progressivement interdites, suivies par les voitures à essence", indique l'ONG.
Le trafic routier figure parmi les principales sources d'émissions de gaz à effet de serre et de polluants de l'air comme les particules fines (PM10 et PM2,5) ou le dioxyde d'azote (NO2), responsables de milliers de morts chaque année en Belgique. "La prochaine législature sera cruciale pour toutes les villes pour développer une politique en matière de mobilité qui soit à la fois ambitieuse et tournée vers l'avenir et qui, par ailleurs, réponde au défi climatique et à la demande émise par un nombre croissant de citadins pour un air sain", ajoute Greenpeace.
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