Plusieurs centaines de manifestants se sont réunis ce dimanche au bois de la Cambre à Bruxelles. Sur leurs vélos, ils ont protesté contre les mesures sanitaires. Parmi eux, nous avons rencontré de nombreux restaurateurs choqués par les différences d'aides publiques entre les régions du pays.
La manifestation à vélo a fait le tour d’un parc de la capitale à plusieurs reprises. Et pour cette troisième édition, en plus des jeunes, le secteur de l’horeca est venu pédaler. En rond, certes, mais depuis des mois, c’est ce qu’ils ont l’impression de vivre.
Depuis vendredi et le comité de concertation, ces restaurateurs ont un goût très amer dans la bouche suite à une déclaration du ministre-président flamand. "La Flandre prend toutes les mesures de soutien pour l’horeca. Ces mesures seront renforcées. On calculait l’aide sur 10% du chiffre d’affaires de l’année précédente. Cette aide de 10% va augmenter pour atteindre 15%", a déclaré Jan Jambon (NV-A).
On a reçu à Bruxelles depuis le mois de mars 7.000 euros. C'est une honte!
De leur côté, l’horeca wallon et bruxellois se sentent abandonnés. C’est le cas de Thierry Goor, un commerçant que nous avons rencontré au bois de la Cambre. Pour lui, les différences dans les aides régionales, c’est un hold up. "Ras-le-bol de ces mesures qui sont complètement disproportionnées entre les régions. Jan Jambon annonce en direct 15% du chiffre d'affaires pour la région flamande. On a reçu à Bruxelles depuis le mois de mars 7.000 euros. C'est une honte! La Wallonie a reçu un peu plus. Les gouvernements ne se positionnent pas, ni Rudi Vervoort ni Elio Di Rupo. C'est un véritable scandale, c'est un hold up", nous a confié le fondateur du Wolf.
Nous ne savons plus suivre
Le constat est aussi partagé par Pascal Van Hamme, administrateur-délégué du groupe "Choux de Bruxelles". Son chiffre d’affaires a diminué de plus de 80%. "Nous avons un de nos gros concurrents flandrien qui est situé à Malines, il a déjà reçu dix fois plus de subsides que nous alors qu'on fait trois fois plus de chiffre d'affaires. Donc il va pouvoir recommencer dès que l'ouverture sera faite. Son personnel est là, il l'a choyé. Et nous ne savons plus suivre", a déclaré Pascal.
Tout ce que le gouvernement nous propose, c'est de faire des emprunts à 2%... on a dû sacrifier un des établissements
Nous avons fait une dernière rencontre durant la manifestation. Caroline Case, gérante du "Stam" et de "Chez musette". Avant le coronavirus, elle avait deux établissements. Aujourd'hui, elle en a sacrifié un. "La coupe n'est pas à ras bord, elle a débordé. On ne s'en sort plus. J'ai accumulé les dettes, les dettes, les dettes. Et tout ce que le gouvernement nous propose, c'est de faire des emprunts à 2% . C'est pas un cadeau. Moi je refuse de m'endetter jusqu'à la fin de mes jours. À un moment donné il faut faire un sacrifice. Et on a dû sacrifier un des établissements", nous a indiqué Caroline.
Aujourd’hui, faute de se remettre en selle, les restaurateurs, cafetiers et gérants d'hôtels auront donc pédalé. Et pour eux, si les gouvernements wallon et bruxellois ne les aident pas suffisamment, leurs actions passeront à la vitesse supérieure. Des réunions sont prévues dès demain.
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