Selon notre journaliste sur place pour Radio Contact, Nathanaël Pauly, la manifestation nationale était en train de dégénérer sur le coup de 14h.
Jet de pavés et de pétards, le commissaire principal Vandersmissen blessé à la tête, au moins 10 arrestations de "casseurs" qui provoquaient la police à la gare du Midi: la manifstation a commencé à dégénérer ce midi selon nos journalistes Nathanaël Pauly et Loïc Parmentier sur place. En tout, c'est une dizaine de casseurs, dont certains masqués, qui ont perturbé ainsi la fin de la manifestation à la gare du Midi.
Ils ont défié les policiers et leur ont lancé différents objets comme des bouteilles et des pierres. La police a répliqué en chargeant et a fait usage notamment de spray au poivre et d'un canon à eau pour repousser les perturbateurs. Quelques émeutiers ont été bâillonnés.
Les raisons de la grogne
Pourquoi les syndicats manifestent-ils ce mardi en front commun dans les rues de Bruxelles? Les trois syndicats demandent un retour à une "véritable concertation sociale", entre autres revendications contre les mesures du gouvernement Michel. Les premiers militants sont arrivés Gare du Nord à 9h00 et le cortège a démarré peu avant 11h30. Selon le décompte final de la police, les manifestants sont plus nombreux qu'espéré par les syndicats: 60.000 au lieu de 50.000.
"La coupe est pleine" est le message principal véhiculé par le front commun syndical. "Nous en avons plus qu'assez des attaques permanentes du gouvernement et des employeurs qui visent l'argent et les droits des travailleurs", énonce le tract de la mobilisation. CSC, FGTB et CGSLB dénoncent les coupes opérées dans les services publics et l'enseignement, et l'absence de concertation sociale. Les représentants des travailleurs dénoncent aussi la "loi Peeters" qui prévoit une annualisation du temps de travail. "Accroître la flexibilité n'est pas tenable", disent-ils.
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Arrivée des premiers militants à 9h00
Les premiers militants, une centaine, sont arrivés à la gare du Nord vers 9h. "Arriver dans les premiers est important pour être en tête de cortège et éviter les échauffourées éventuelles", a confié une manifestante matinale. "On est là pour montrer que les petits peuvent aussi faire du bruit. Tout pour les très grands, les multinationales, et on prend toujours dans la poche des petits", dénonce une autre manifestante habillée de rouge.
"Arrivée des syndicalistes" photographiée par Philippe, un internaute
L'esplanade se remplissait vers 11h15
L'esplanade de la gare du Nord et le boulevard Albert II se sont ensuite remplis de plusieurs milliers de militants. "Non à la semaine des 45 heures", "pas touche à nos pensions", "non à la flexibilité" sont les messages brandis par les militants. "Nous dénonçons surtout le manque de perspectives d'avenir", explique un jeune membre du SETCa (syndicat des employés de la FGTB). "Travailler jusqu'à 67 ans et de plus en plus d'heures, je n'ai pas envie de cet avenir-là." "C'est un gouvernement qui ne défend pas l'intérêt des travailleurs", lance un autre militant. "Si le gouvernement fédéral ne veut pas plier, il faudra le faire tomber."
Dès le début du cortège, les responsables des 3 syndicats se sont exprimés. "Nous voulons une politique qui ait du sens et des perspectives pour la population, or ce n'est pas le cas aujourd'hui", a déclaré Marie-Hélène Ska, la secrétaire générale du syndicat chrétien CSC présente ce matin sur Bel RTL, en tête de cortège. "On économise des milliards d'euros au détriment de la justice sociale."
"Le gouvernement fait sans cesse référence à la concertation sociale, mais ils ne tiennent pas compte des arguments des syndicats et ne respectent pas la dignité des travailleurs", a souligné Marc Goblet, secrétaire fédéral du syndicat socialiste FGTB. "Tout ce qui est dans la loi Peeters est déjà possible actuellement, mais le gouvernement souhaite le rendre obligatoire et le soustraire à la concertation. Cela place le travailleur seul face à l'employeur."
"Nous sommes dans la rue pour montrer qu'il y a des alternatives", a pour sa part indiqué le secrétaire national du syndicat libéral CGSLB Olivier Valentin. "Le gouvernement veut transformer une flexibilité négociée en une flexibilité unilatérale", dénonce-t-il.
60.000 personnes selon la police
Quelque 60.000 personnes prennent part à la manifestation, selon les chiffres officiels communiqués par la police locale de Bruxelles. La CGSLB, FGTB et la CSC avaient précédemment confirmé que la manifestation avait réuni "au moins 50.000 personnes". Le chiffre définitif dépasse donc l'espérance des syndicats concernant l'affluence à ce rendez-vous. Peu avant 12h30, la queue du cortège se trouvait à hauteur de la rue Neuve.
Le planning du cortège syndical
Le rendez-vous est donné aux militants dès 8h30 devant la gare du Nord de Bruxelles pour un départ vers l'esplanade de l'Europe aux alentours de 11h30. Le cortège interprofessionnel s'élancera de là à ce moment pour rejoindre la gare du Midi deux heures plus tard, où les présidents et secrétaires généraux de la CSC, la FGTB et la CGSLB prendront la parole devant les manifestants. Les dizaines de milliers de personnes attendues, 50.000 selon les forces de l'ordre, emprunteront le boulevard du Jardin Botanique, ensuite le boulevard Pachéco jusqu'à la gare centrale, le boulevard de l'Empereur, la rue des Alexiens, puis le boulevard Lemonnier pour rejoindre la gare du Midi. Les discours des présidents et secrétaires généraux des trois syndicats se tiendront à l'arrivée, prévue vers 13h30.
La précédente manifestation nationale, le 7 octobre dernier, avait rassemblé 80.000 personnes.
Le nombre de policiers déployés pour sécuriser la manifestation est similaire aux précédents rassemblements.
Photo envoyée par Ivan via Alertez-nous
Deux trains spéciaux et 5.000 manifestants attendus au départ de Charleroi
Les manifestants venus de Charleroi devraient être nombreux, indique-t-on de source syndicale carolorégienne. Deux trains spéciaux ont été prévus au départ de Charleroi. Les manifestants se retrouveront à 08h30 devant la gare de Charleroi-Sud pour embarquer à destination de Bruxelles-Nord. Quelque 5.000 manifestants carolorégiens, en front commun, sont attendus pour ce départ, selon Chantal Doffiny, la secrétaire fédérale de la CSC.
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