Des milliers d'enfants sont toujours sur liste d'attente dans le réseau fondamental de certaines communes bruxelloises alors que la rentrée des classes se fera dans dix jours.
La situation est critique dans de nombreuses écoles maternelles et primaires en région bruxelloise : il n'y a plus de place pour les petits de maternelle et de primaire et les listes d'attente s'allongent à quelques jours de la rentrée.
Le problème touche particulièrement certaines communes bruxelloises où le boom démographique explique partiellement la situation. Mais le problème principal, c'est le manque de moyens investis dans de nouvelles constructions, mais aussi le manque de terrains disponibles.
À l'école fondamentale Les Griottes à Schaerbeek, la directrice, Marie-Esther Husting, est désemparée et les inscriptions pour l'année scolaire 2016-2017 ont même déjà commencé : "Il y a des listes d'attente pour l'entrée de maternelle en 2016. On donne priorité aux frères et soeurs qui sont dans l'école, et après on voit la place pour les autres, mais... il reste très peu de place pour les autres", déplorait-elle ce matin sur Bel RTL, au micro de Céline Hurner.
"Le réfectoire est trop petit"!
Cette directrice d'école constate une situation similaire dans toutes les écoles du quartier et même si des travaux ont été effectués, c'est déjà trop petit : "On a eu trois nouveaux locaux, à la place de l'ancienne piscine, mais c'est complet malgré ça. On ne sait pas pousser les murs", dit-elle encore. Le réfectoire pose particulièrement problème dans l'école Les Griottes : "Je demande aux parents qui ne travaillent pas de reprendre leur enfant, car le réfectoire est trop petit pour accepter tous les enfants", ajoute Marie-Esther Husting qui constate cette situation critique depuis deux ans, malgré la création de places supplémentaires par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
À Anderlecht, ce n'est pas mieux, mais en guise de solution provisoire, des pavillons mobiles ont été installés dans de nombreuses cours d'école. Mais cela signifie que l'espace dédié à la récréation est réduit, et cela ne règle pas non plus les problèmes des toilettes et des réfectoires. Fabrice Cumps, l'échevin de l'enseignement, se veut optimiste et estime que d'ici quelques années, grâce aux nouvelles constructions et travaux entrepris, la situation va nettement s'améliorer.
Les multi-inscriptions
En attendant, sa commune collabore avec cinq autres : depuis janvier, Anderlecht, Forest, Saint-Gilles, Bruxelles Ville, Evere et Saint-Josse mettent leurs données en commun. Ils ont remarqué qu'un phénomène de multi inscription faussait un peu la donne : "On a bien constaté qu'une partie des listes d'attente se dégonflait parce que les enfants étaient inscrits à deux ou trois endroits différents. Grâce au partenariat avec les cinq autres communes, on peut échanger nos listes et dès qu'un enfant est inscrit ailleurs, on l'enlève de nos listes d'attente".
Dans ces six communes, un call-center a été mis en place pour tenter d'aider les parents aux mieux dans ce parcours du combattant, mais des milliers de petits écoliers ne sont toujours pas certains de pouvoir faire leur rentrée dans l'école de leur choix en septembre. "Devoir imposer" à son enfant "une école qu'on n'a pas choisi, c'est frustrant", estime Sybille, maman du petit Esteban.
L'objectif de la fédération Walonnie-Bruxelles est de créer 15.200 places pour l'ensemble des réseaux d'ici 2017. En attendant, un site internet a été lancé en avril afin de voir dans quelle école il reste de la place.
En Wallonie, le problème existe aussi dans certaines grandes villes, mais il n'est pas aussi important qu'à Bruxelles où des milliers de parents voient approcher la rentrée des classes avec une grande inquiétude.
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