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Maraîcher, un emploi précaire: comment font ces 2 jeunes producteurs de légumes pour s'en sortir?

 
 

Pas facile en Wallonie d’être producteur de légumes ! On en compte à peine 130 pour toute la région. Une enquête révèle que malgré certaines aides, leur métier reste précaire. C'est au final la solidarité qui pourra peut-être sauver nos maraîchers.

Elle a 22 ans, maîtrise le tracteur et la culture de légumes. Le problème de Pauline, c'est son  salaire qui est trop bas : environ 300 euros net par mois.

"Ça revient à 1 euro de l'heure, explique Pauline Huyberechts, productrice de légumes. C'est vraiment super compliqué et c'est vraiment une élite, entre guillemets, qui a réussi à se faire sa place. Soit on se fait sa place, soit on ne se la fait pas et on finit par arrêter, ou alors on trouve un deuxième travail. J'en connait même qui ont un temps plein aux champs et un mi-temps, voire un 2e temps plein à l'extérieur."

Subsides, ventes sur place et deux hectares dont elle dispose gratuitement : tout cela ne suffit pas. Le sentiment de Pauline, aujourd'hui, c'est que les consommateurs ne privilégient pas assez les petits producteurs.

"Il faut penser aussi à soi et savoir dire stop quand il faut dire stop, mais pour l'instant la motivation est encore là, il y a encore la niaque et c'est pas encore la fin", ajoute la jeune maraîchère.

La Wallonie compte seulement 130 maraîchers et selon une enquête qui révèle leurs difficultés, ils se sentent peu soutenus.


Un système basé sur la solidarité

François parvient aujourd’hui à s’en sortir avec 1.000 euros nets de salaire mensuel, qu’il complète avec d’autres activités. Pour y parvenir, il s'est basé sur un système importé des Etats-Unis, basé sur la solidarité entre producteurs et consommateurs.

"Le maraîcher s'engage à fournir des légumes de qualité, c'est-à-dire des légumes qui respectent l'environnement, qui respectent la santé. Et en échange, la communauté de personne s'engage à soutenir financièrement le maraîcher pour qu'il puisse vivre dignement", explique François Wiaux, producteur de légumes.


"Moi, je m'y retrouve"

Le client lui verse un montant pour huit mois de légumes : 475 euros en général pour un adulte. Cet argent garantit au producteur un salaire. Au fil des semaines, l’acheteur vient se servir, sans contrôle.

"S'il y a beaucoup, on prend tant qu'on veut, et qu'il n'y a pas beaucoup, on prend un petit peu", explique une cliente.

"Il y a un système de tarif différencié : donc ceux qui ont plus de moyens payent plus et ceux qui ont moins les moyens paient moins. En moyenne, moi je m'y retrouve et chacun peut prendre part au système", explique encore le maraîcher.

Pas convaincue que cette méthode serait efficace dans sa région, Pauline veut préfère pour l'instant miser sur la communication et le dialogue pour promouvoir le circuit court.


 

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