La mortalité chez les mésanges est en augmentation, constatent deux associations du nord du pays. Une centaine d'échantillons sont en cours d'analyse pour trouver la cause de ce phénomène.
Chaque année, au printemps, le site sosmezen.be (SOS mésanges), permet aux citoyens de signaler les oisillons morts qu'ils trouvent dans leur jardin. Cette année, la mortalité des mésanges est en augmentation de manière inquiétante, si bien que deux associations flamandes de protection des oiseaux et de la nature tentent d'en trouver la cause. Un total de 4.516 poussins de mésanges morts a été signalé en Flandre. "Nous ne nous attendions pas à un nombre aussi élevé", commentent les deux organisations flamandes (Vogelbescherming Vlaanderen et Vereniging voor Ebologish Leven en Tuinieren - Velt).
La faute à un pesticide?
Une hypothèse est avancée par ces associations: l'utilisation accrue d'un pesticide contre la chenille de la pyrale du buis, ce papillon parasite qui ravage haies et bordures. La plupart des signalements proviennent de la province de Flandre orientale. Du côté de l'association de protection de la nature Natagora, qui étudie l'avifaune en Wallonie et à Bruxelles, on nous indique qu'il n'existe pas encore de chiffres précis permettant d'affirmer que la mortalité est plus élevée ou non que les autres années.
"J'ai 3 jeunes de mésanges morts sur 5"
Michel, de Fontaine-l'Evêque (province de Hainaut) nous a envoyé une photo, via le bouton orange Alertez-nous: "Je viens une fois de plus de constater que j'ai 3 jeunes de mésanges morts sur 5. J'ai perdu l'an passé une nichée complète prête à s'envoler". Il s'agit d'oisillons de mésanges charbonnières.
©Alertez-nous
D'autres facteurs possibles...
Antoine Derouaux, du département études de Natagora, attire l'attention sur d'autres facteurs possibles pouvant expliquer la mortalité des oisillons de ces passereaux, nourris aux chenilles: "On peut imaginer que les conséquences sont similaires en Wallonie et à Bruxelles si des pesticides sont utilisés contre la pyrale du buis. Mais il y a beaucoup d'autres causes de mortalité des jeunes mésanges: déshydratation, manque de nourriture, mort d'un parent, prédation, maladies, parasites..."
Des analyses en cours
Seule une analyse des cadavres permettrait donc de déterminer les causes. L'année dernière, les Pays-Bas ont mené une première étude sur l'influence de pesticides sur la population de mésanges bleues. "Bien que la recherche n'ait été réalisée que sur base de 10 échantillons, des traces de 14 types de pesticides différents y ont été découvertes. Du DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane), qui est interdit d'usage en Belgique et aux Pays-Bas depuis le début des années 1970, a même été décelé. Le fait de trouver des substances nocives après tant d'années est particulièrement préoccupant", s'alarment les deux associations flamandes.
Une centaine d'échantillons seront analysés en laboratoire ces prochaines semaines. "Nous souhaitons déterminer s'il existe un lien entre une mortalité élevée chez les mésanges et l'utilisation d'insecticides", indiquent les organisations. Le coût de telles analyses (200 euros par échantillon) en limite toutefois le nombre. Les résultats de ces examens sont attendus pour le début du mois de septembre.
Revoir le reportage > La pyrale du buis fait des ravages dans nos jardins
Vos commentaires