Le nouveau plan d'intervention médicale, "MAXI PIM", qui a été mis au point à la suite des attentats de Paris et Bruxelles, a été présenté jeudi par le chef "Aide d'urgence" du SPF Santé Publique, Marcel Van Der Auwera, et le directeur général DG Soins de Santé, Christian Decoster, en présence de la directrice sécurité sanitaire du bureau régional de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l'Europe, Dr. Nedret Emiroglu, lors du symposium de l'OMS à Bruxelles sur l'aide médicale et psychosociale en cas de terrorisme, qui se tenait du 17 au 19 janvier. "Le plan belge est un excellent exemple pour d'autres pays", a salué Dr. Emiroglu.
Après les attentats de Paris, les responsables belges ont pris conscience qu'il fallait rapidement faire évoluer le plan d'intervention médicale (PIM) existant qui n'était pas adapté à la complexité d'un attentat terroriste. "Les attentats visent, notamment, à déstabiliser les services médicaux en provoquant des incidents à différents endroits dans un laps de temps court et dans une zone géographique limitée", explique M. Decoster. Un groupe de travail constitué d'experts a dessiné les grandes lignes d'un nouveau PIM, baptisé "MAXI PIM". Les chefs de service de la chaîne de l'aide médicale urgente ont discuté de ce plan d'intervention adapté lors d'un workshop en mars 2016. Mais il a dû être rapidement mis en application lors des attentats du 22 mars.
Le MAXI PIM a ensuite connu une nouvelle adaptation: des leçons ont été tirées après les attentats de Bruxelles et les recommandations de la commission d'enquête parlementaire ont également été inclues. Il s'agit d'un plan générique, mais aussi adaptable en fonction des situations. Il fonctionne en trois vagues d'interventions et une circulation efficace de l'information. Le nouveau plan comprend aussi une extension des seuils d'alerte pour augmenter l'aide médicale lors d'incidents majeurs, et cela en deux temps: un PIM "étendu" lorsque le nombre de victimes s'élève à 20 blessés graves et 40 blessés légers et le MAXI PIM, lorsque l'on compte plus de 50 blessés graves et 100 blessés légers. En outre, le MAXI PIM prévoit un lien resserré entre le plan d'intervention médicale (PIM) et le plan d'intervention psychosociale (PIPS), une attention accordée à la relève du personnel lors d'une mobilisation de longue durée et à l'aide psychosociale aux intervenants après leur mobilisation et une définition plus précise de la structure hiérarchique et de la communication entre les intervenants de la chaîne médicale.
Le MAXI PIM, n'est pas immuable, selon M. Van der Auwera. "Tous les plans sont toujours adaptés. C'est un point central. Parce qu'un certain plan ne sera jamais adapté à la situation que l'on vivra demain. Mais dans une situation d'urgence collective, il est nécessaire d'avoir un cadre afin de faire au mieux usage des moyens à disposition", conclut M. Van der Auwera. Le PIM a pour but d'organiser les services médicaux lors des catastrophes et des incidents comptant un grand nombre de victimes. Ce nouveau plan est le résultat d'une collaboration entre les experts du groupe de travail belge, le SPF Santé Publique, des experts internationaux et l'OMS Europe.
M. Decoster a également souligné l'importance, pour les différents États, d'échanger des informations et leurs expériences sur la prise en charge d'incidents de ce genre lors de rencontres, telles que le symposium organisé par l'OMS cette semaine à Bruxelles. "Nous construisons ensemble une structure d'intervention, qui sera déclinée différemment en fonction de la réalité que connaît chaque pays", explique-t-il. L'expertise, les compléments et les points d'amélioration fournis par les experts internationaux ont d'ailleurs été intégrés dans le plan belge d'intervention médicale afin d'inclure aussi les leçons tirées à l'étranger.
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