Les services de police belges et français ont organisé dans la nuit de mercredi à jeudi une action de contrôle conjointe dans le cadre de la lutte contre le trafic d'êtres humains, a indiqué la police fédérale dans un communiqué. L'opération vise principalement les small boats, des bateaux gonflables utilisés par les trafiquants pour transporter des migrants jusqu'au Royaume-Uni.
Invité à 7h50 sur Bel RTL, le secrétaire d'État à l'asile et la migration Sammy Mahdi (CD&V) a livré à Fabrice Grosfilley le premier bilan de cette opération. 92 véhicules ont été contrôlés, et 8 personnes "considérées comme transmigrantes" ont été interceptées. "C'est important, parce qu'on a constaté ces dernières semaines une augmentation des transmigrants, et de la traite organisée d'êtres humains. Il y a eu au total plus de 80 personnes en deux groupes interceptées, la plupart étaient vietnamiennes. Souvent, ils utilisent ces organisations criminelles pour essayer d'aller jusqu'en Angleterre et payent jusqu'à 20.000 euros pour ce voyage. On veut vraiment faire passer le message que l'objectif est de combattre ces organisations criminelles."
Concrètement, le but est d'intercepter les migrants pour également retrouver les passeurs, et remonter à la source. Les migrants, eux, "sont aussi victimes de ces organisations criminelles", précise le secrétaire d'État.
En 2019, les services de police ont intercepté en moyenne 141 migrants chaque mois dans des embarcations de ce type. En 2020, ce nombre est passé à 751, soit une augmentation de 433%. La plupart des bateaux partent de France, mais le phénomène s'est également amplifié en Belgique ces dernières semaines, confirme la police.
Opération conjointe entre la Belgique et la France
Cette première action d'envergure ciblant ce type d'embarcation repose sur une collaboration entre la police fédérale, la police locale, la police française, le ministère public et l'Office des étrangers. L'objectif est d'intercepter les embarcations avant que des personnes ne montent à bord pour tenter la dangereuse traversée de la trentaine de kilomètres qui séparent le continent européen du Royaume-Uni.
Après avoir acheté leur matériel dans des commerces éloignés de la côte, les trafiquants le transportent jusque dans le nord de la France ou à la côte belge à bord de camionnettes, de remorques ou de caravanes. "C'est pourquoi cette nouvelle action de contrôle sera menée essentiellement sur les routes et autoroutes menant au littoral, et non exclusivement à la côte même", précise la police. La Direction de coordination et d'appui (DCA) de Flandre occidentale de la police fédérale coordonnera l'action. La police fédérale a déployé un hélicoptère ainsi que, entre autres, du personnel de la DCA du Hainaut, de la police de la navigation, de la police de la route et du corps d'intervention de Flandre occidentale.
Les polices locales - ZP Arro Ieper, ZP Spoorkin, ZP Grensleie et ZP Middelkerke - ont mis en place plusieurs postes de contrôle. Les services de police français ont procédé dans le même temps à des contrôles sur leur territoire. Le parquet de Flandre occidentale et le parquet fédéral étaient présents sur place afin de suivre l'action. L'Office des étrangers sera également présent pour le traitement des dossiers.
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