40 personnes, dont 36 policiers, ont été blessées à l'issue d'affrontements entre les forces de l'ordre et "200 à 300 casseurs" samedi dans le centre de Liège en Belgique. Les 36 policiers admis à l'hôpital sont tous sortis sains et saufs.
6 adultes et 4 mineurs ont été déférés au Palais de justice, a indiqué Philippe Dulieu, procureur du Roi, lors d'une conférence de presse tenue ce lundi. Les 6 personnes majeures ont été interpellés pour "vol" et "vol avec effraction". Deux d'entre eux ont des antécédents judiciaires, notamment pour des faits de violence: ils ont été placés sous mandat d'arrêt.
Pour les 4 autres majeurs, le lien entre les émeutes et le vol doit encore être établi, ils ont donc été libérés. Sur les 4 mineurs, seul 1 a été interpellé pour "rébellion" et "jet de pavé". Il a été placé en IPPJ (ndlr, Institutions publiques de protection de la jeunesse) en régime fermé. Les 3 autres font l'objet d'une mesure éducative pour "recel d'objets volés".
Les 10 personnes interpellées viennent toute de la région liégeoise.
Rappel des faits
Ces violences ont eu lieu en marge d'une manifestation "Black lives matter". Cette dernière était organisée à la suite de l'interpellation controversée lundi dans cette ville d'une femme d'origine congolaise. Cette dernière, interpellée pour "rébellion", accuse les forces de l'ordre de violences et de racisme, ce que la police réfute. La femme, dont l'interpellation lundi pour "rébellion" s'est faite de façon musclée selon des images circulant sur les réseaux sociaux, a déposé plainte, et une procédure est entre les mains du parquet. Elle accuse les forces de l'ordre de violences et de racisme, ce que la police réfute.
Le travail d'analyse des images a commencé
Philippe Dulieu a indiqué qu'une information pénale était ouverte et que ces auditions judiciaires étaient en cours. Des images privées ainsi que des caméras de la ville sont exploitées. "Nous tentons d'y voir clair de manière objective. Je ne vais pas communiquer sur ce dossier pour le moment. Des devoirs importants ne nous sont pas encore parvenus", a précisé le procureur du Roi. Avant d'ajouter: "Nous examinons la situation à la fois du comportement de la plaignante et celui des services de police".
"Face à des destructions, dégradations et agressions d'une telle ampleur, les services de police doivent à la fois gérer la protection des biens, des personnes, la gestion de l'espace public et un volet potentiellement judiciaire."
Le travail d'analyse des images de vidéosurveillance a déjà commencé au sein de la police. "C'est un travail de plus longue haleine. On l'a vécu dans les évènement du carré où il y a eu des interpellations 4 mois après parfois parce que par recoupement et témoignages, on arrive à un moment donné à mettre un nom sur un visage ou une partie de visage. Le fait de ne pas avoir été interpellé sur place samedi ne veut pas dire qu'on ne sera pas inquiété!"
Jet de projectiles: le code pénal prévoit de 5 à 10 ans de prison
Pavés, barrières, tables...sont ici considérés comme des armes. Le code pénal prévoit entre 5 à 10 ans de prison, même peine pour "destruction en bande", d'éventuels organisateurs ou dirigeants risquent, eux, 10 à 15 ans de prison.
"Nous assurons aussi une vigilance des réseaux sociaux par rapport à ce qui a été posté avant les évènements de ce week-end et aussi ceux qui peut être posté ultérieurement", a déclaré le procureur du Roi.
Pour l'heure, la police ne détient "aucun élément permettant de conclure qu'il y avait une organisation structurée derrière".
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