Investir des moyens supplémentaires de façon structurelle dans le secteur infirmier, comme le préconise le Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) dans sa dernière étude, "ne résoudra pas grand chose", a réagi jeudi par communiqué la ministre de la Santé publique Maggie De Block. "Nous devons oser repenser fondamentalement le métier d'infirmier", a-t-elle plaidé.
Selon une nouvelle étude du Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE), réalisée conjointement avec la KU Leuven et publiée jeudi, les infirmiers qui travaillent dans les hôpitaux belges s'occupent en moyenne de 9,4 patients, alors que l'on admet généralement, à l'échelon international, que la sécurité du patient n'est plus assurée au-delà de huit patients par infirmier.
Le KCE appelle dès lors à mettre en place une politique fixant un nombre légal maximum de patients par infirmier et à y investir les moyens nécessaires.
"Un instrument utile"
Se limiter à injecter de l'argent serait comme "huiler une chaîne dont les maillons ont été mal montés", affirme la ministre De Block, arguant que le rapport du KCE dit clairement que "les bénéfices d'un nombre plus faible de patients par infirmier seront réduits à néant si l'environnement de travail des infirmiers est mauvaise".
La ministre Open Vld invite dès lors plutôt à repenser fondamentalement le métier d'infirmier, en réformant notamment la délégation de certaines tâches et en modifiant l'attribution des moyens au sein des hôpitaux en fonction des besoins de soins. La ministre conseille également de prendre exemple sur "un certain nombre d'hôpitaux qui parviennent bel et bien à réaliser le cadre nécessaire à des soins sûrs."
Maggie De Block souligne encore que le rôle des infirmiers dans les soins hospitaliers ne fera que se renforcer dans les prochaines années, étant donné que les besoins de citoyens en matière de soins ne cessent d'augmenter. Elle estime dès lors essentiel de continuer à investir dans l'attractivité de cette profession. "Le rapport du KCE sera un instrument utile pour guider la politique des prochaines années", conclut la ministre.
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