En attendant un vaccin contre le coronavirus, des pans entiers de notre société sont à l’arrêt. Par exemple, depuis le début de l’épidémie, il n’y a quasiment plus eu de réceptions ou de fêtes de mariage. En Belgique, pour l’instant, 10 personnes maximum sont autorisées, alors que chez nos voisins, en France, il n’y a pas de restriction. Les professionnels vivent difficilement cette concurrence. Certains sont même au bord de la faillite, comme ont pu le constater Céline Praile et Sylvain Winance à Froyennes.
Il n’y a pas d’invités en tenue de cérémonie, ni de toasts ou d’ouverture de bal dans la salle de réception de Nicolas Thomaere, gérant de Biez traiteur. Elle reste vide depuis mi-mars. "Pour l’instant, on en est à 70 mariages et 60 événements d’entreprise annulés. Tous les jours, on nous téléphone pour annuler."
En 5 mois, ce responsable a perdu environ 240.000 euros. Il tente donc de se diversifier. Foodtruck, restaurant éphémère, boutique traiteur dans un conteneur, … Ces initiatives sont une bonne nouvelle pour une partie des 30 salariés qui a pu reprendre du service. Mais ces activités ne permettent pas de couvrir les charges fixes.
"Ça fait mal à tout le monde"
"Par rapport à un week-end de mariage normal, on tourne autour de 25% de l’activité normale aujourd’hui", explique Pascal Renard, chef de cuisine. "Ça fait mal à tout le monde".
"On paye les salaires avec le chiffre d’affaire. Mais on ne paye pas les fournisseurs. Je dirais qu’on est dans une opération survie", conclut Nicolas Thomaere.
"On trouve cela assez scandaleux"
Ce traiteur ne comprend pas pourquoi les événements publics en intérieur sont limités à 100 personnes et les mariages à 10. Nicolas dénonce une autre injustice. Les mariés et leurs invités n’ont que quelques kilomètres à parcourir pour passer la frontière et célébrer leur mariage.
"En France, il n’y a pas de limitation de nombre. On trouve cela assez scandaleux. Pourquoi, à 5 minutes de chez nous, il est possible de faire des réceptions de mariage de 100, 200, 300 personnes, et que nous, on soit cantonné à des réceptions de 10 personnes".
Ce gérant dispose d’ailleurs d’un lieu de réception en France. Il affiche déjà complet jusqu’à la fin de l’année. C’est la bouffée d’oxygène qui permet de ne pas envisager la faillite pour l’instant. Mais tous les traiteurs événementiel n’ont pas cette chance.
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