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Pénurie de médecins dans certaines régions wallonnes: "Je finis à minuit voire 1h du matin"

 
 

Dans certaines régions de Wallonie, la pénurie de médecin est avérée. Certaines communes se retrouvent avec un seul généraliste, parfois en fin de carrière, pour soigner l'ensemble des habitants. Une tâche éreintante. Les communes redoublent d'effort pour attirer de jeunes médecins.

Quaregnon, dans le Hainaut. Daniel, un patient, est suivi par le docteur Di Giacomo depuis plus de 30 ans. Il redoute de le voir un jour prendre sa pension. "Ses capacités de médecin sont très importantes pour moi, ma famille. C'est une crainte de perdre de bons médecins comme ça", explique-t-il.

Agé de 64 ans, Nicolas Di Giacomo, médecin généraliste, devrait prendre sa pension en octobre prochain. "J'ai mes sandwichs dans la voiture et je mange en roulant. On n'a pas le temps de s'arrêter sur l'heure de midi."

Je croule sur les demandes de visites 

Mais impossible de prendre sa retraite dans le contexte actuel. Il n’a d’ailleurs trouvé personne pour lui succéder. "Je n'ai personne. Je ne me vois pas arrêter. Mes patients vont me lyncher si j'arrête. Je n'oserai pas le dire." Il faut dire que le docteur Di Giacomo reçoit entre 40 et 50 patients chaque jour. "Pourquoi on revient toujours sur cette limitation des numéros INAMI, alors que je croule sur les demandes de visites et consultations. Je commence le matin, je finis à minuit voire 1h du matin. Parfois même 3h du matin, les gens attendent une consultation."

Le docteur Di Giacomo fait référence au contingentement des numéros Inami qui limite le nombre de praticiens en Belgique.

Des appels de France

Direction Velaines, près de Tournai. Camille, elle, a succédé au docteur Deroubaix. Le médecin l’avait prise comme associée 3 ans avant sa pension. Son but : que la transition se fasse en douceur. Anne est la fille d'un patient entre les mains de la médecin généraliste: "Un médecin traitant, ce n'est pas n'importe qui. C'est quelqu'un en qui on a une grande confiance dans son diagnostic, dans son suivi." Quand elle s’est retrouvée seule à gérer toute la patientèle. La jeune généraliste a dû trouver deux collaborateurs sans quoi la situation aurait été compliquée. "Ça m'arrive de recevoir des appels de gens qui habitent Lille et qui me disent avoir besoin d'un médecin-traitant en Belgique. Je ne peux pas accepter car si un jour, il y a besoin d'une visite ça va être compliqué."

Un local gratuit, en vain

Pour attirer les jeunes médecins, la commune d’Antoing (Bruyelle), par exemple, a aménagé l’ancienne maison communale. Dans le courant du mois, deux cabinets seront meublés et mis à disposition. Bernard Bauwens est le bourgmestre d'Antoing: "J'espère qu'un jeune veut venir dans ce local. C'est mis à disposition gratuitement. Il faut le dire, c'est important. C'est peut-être un lancement pour lui en espérant qu'il puisse rester sur l'entité de Bruyelle par la suite."

L’appel a été lancé il y a plusieurs mois déjà. Pour l’instant, il n’y a aucune médecin généraliste à Bruyelle.


 

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