La question de l'euthanasie a refait surface cette semaine en Flandre. Et c’est une question que les médecins ont bien du mal à trancher.
Les douleurs sont insoutenables, Peter est en pleine crise et il en a jusque 15 par jour. Il souffre d’AVF, algie vasculaire de la face, des maux de tête ultra violents. Son cas est le plus lourd en Belgique. "Les médecins m’ont dit ‘Vous connaissez la migraine ? Et bien ici la douleur est vingt fois plus forte’. Peter me décrit ses douleurs comme un couteau que l’on enfonce dans son œil et que l’on tourne et retourne. Le mal se propage ensuite dans toute la tête", a expliqué Conny Ketelslegers, l’épouse de Peter.
7 ans de calvaire
Peter a déjà un neurostimulateur dans le cerveau. Il vit sous morphine, mais rien n’y fait, le calvaire dure depuis 7 ans. Il n’ose pas envisager le suicide vis-à-vis de ses enfants, il demande donc l’euthanasie, mais ses médecins refusent préférant tenter une nouvelle opération du cerveau. "Les médecins sont là pour aider les gens bien sûr et pas pour mettre fin à leur vie", a indiqué l’épouse de Peter, ajoutant qu’il comprenait moins qu’elle la décision des médecins.
Le cas divise la Flandre
Le cas de Peter divise le monde médical en Flandre. "Si vous continuez à souffrir ainsi, alors oui, vous avez droit à l’euthanasie. Tout comme les médecins ont le droit de vouloir refuser, c’est alors au patient de chercher un autre médecin qui pense autrement", a commenté Wim Distelmans, chef des soins palliatifs à la VUB.
Frank sent qu'il est dangereux et qu'il ne guérira jamais de ses pulsions
Coïncidence, un autre visage a fait la une de l’actualité en Flandre cette semaine. Il s’agit d’un criminel violeur et assassin. Rien à voir avec Peter, le père de famille, et pourtant les deux hommes se rejoignent dans la souffrance et la volonté de mourir. Les souffrances de Frank Van Den Bleeken sont psychologiques. En prison depuis 30 ans, il sait qu’il ne guérira jamais de ses pulsions. Il se sent dangereux et il a demandé l’euthanasie il y a trois ans. Sa mort était programmée pour ce dimanche, tout était prévu, les funérailles, les lettres d’adieu, mais il y a quelques jours sont médecin traitant s’est rétracté, il ne veut plus procéder à l’injection létale, car un traitement serait encore possible aux Pays-Bas.
Jusqu’où faut-il aller pour essayer de soulager les souffrances ? Où sont les limites du supportable ? Et qui les définit ? L’actualité de cette semaine en Flandre a ravivé des questions presque insolubles. Frank et Peter voulaient mourir, ils continuent de souffrir.
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