Les syndicats policiers SNPS et SLFP et la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden sont parvenus à un accord "historique" sur la valorisation salariale des policiers. Les organisations représentant les forces de l'ordre estiment qu'il ne s'agit pas d'un excellent accord, mais que c'est un premier pas dans l'ambition de "restaurer l'attractivité du métier de policier".
Les deux camps vont maintenant s'attaquer aux négociations sur le volet qualitatif de la profession. La ministre espère une première rencontre dès la semaine prochaine "afin de conserver la dynamique" enclenchée. Si les deux plus importants syndicats ont approuvé cet "accord intermédiaire", la CGSP et la CSC, tous deux minoritaires au sein de la police, l'ont rejeté.
140 euros nets supplémentaires pour les aspirants inspecteurs
Le cabinet parle d'une "amélioration substantielle" du statut de plus de 48.000 policiers. "Pour la première fois depuis la création de la police intégrée en 2001, une augmentation salariale structurelle de 5% en moyenne est mise en œuvre, et les possibilités de carrière et les conditions de travail seront améliorées." La ministre Verlinden a insisté sur l'importance de renforcer l'attractivité du métier. "C'est pourquoi il était important de revoir à la hausse les rémunérations des jeunes inspecteurs", a-t-elle expliqué.
Les aspirants inspecteurs bénéficieront d'une augmentation de salaire nette de 140 euros par mois. Mme Verlinden entend recruter 1.600 inspecteurs par an lors de cette législature (jusqu'en 2025).
Des investissements seront par ailleurs réalisés dans l'infrastructure ainsi que dans les équipements et la formation des policiers. Si l'accent est mis sur les jeunes recrues, l'accord prend en compte également les plus anciens. La ministre souhaite ne pas laisser se perdre les connaissances accumulées par les aînés. "Il faut voir comment ces policiers expérimentés peuvent continuer à travailler, probablement de manière adaptée. Il faut créer du travail faisable pour ces policiers plus âgés". "Il ne faut pas laisser partir l'expertise de ces gens qui peuvent devenir des mentors pour les plus jeunes", a ajouté Thierry Belin, secrétaire national du SNPS.
Cet accord intermédiaire sera encore approfondi et transformé en réglementation qui devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2023.
Beaucoup ont cru que c'était simplement une question d'améliorer les fins de mois, mais c'est bien plus que cela
Les parties sont maintenant déterminées à poursuivre les discussions sur l'aspect qualitatif du métier (télétravail, mobilité, formations...). "Nous devons poursuivre le travail afin d'atteindre la restauration complète de l'attractivité du métier de policier pour la survie de cette profession au service de la population. Beaucoup ont cru que c'était simplement une question d'améliorer les fins de mois, mais c'est bien plus que cela", explique Vincent Gilles, président national du SLFP. Ce dernier a précisé que l'accord présenté vendredi ne constituait pas l'idéal de son syndicat mais que ce qui était sur la table n'était pas à négliger. "Une majorité solide de nos membres a répondu que nous devions prendre cette proposition".
La proposition est par contre jugée insuffisante par les membres du syndicat socialiste, affirme la CGSP dans un communiqué. L'organisation réclame "un véritable dispositif d'aménagement de fin de carrière, garanti par un financement structurel fédéral pour tous les membres de la police intégrée". La CGSP a déposé un préavis de grève qui débutera le 15 février.
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