Le syndicat de personnel des établissements pénitentiaires (Sypol EPI) observe que les agents pénitentiaires de la prison d'Andenne avaient tiré la sonnette d'alarme au sujet de Yassine M., le suspect qui a tué un policier à Schaerbeek le 10 novembre dernier, rapporte Sudinfo lundi.
"Lorsque cet individu se trouvait à la prison d'Andenne vers 2015-2016, le personnel avait rédigé des rapports d'observation à son sujet car il fréquentait un détenu radicalisé, Logan L.", assure Dany Delbart, responsable dirigeant du syndicat Sypol-EPI.
Tout ça pour en arriver au drame
Logan L. est un jeune Bruxellois converti, condamné en juillet 2015 pour terrorisme. "Les collègues d'Andenne avaient donc fait leur job pour dire que Yassine Mahi était en train de se radicaliser. Tout ça pour en arriver au drame que l'on connaît? Nous sommes les parents pauvres de la justice : malgré les réformes qui ont suivi l'affaire Dutroux, il y a un manque total de collaboration entre les acteurs de la justice".
Les observations du personnel pénitentiaire ne sont pourtant pas restées sans lendemain. Leurs rapports, et d'autres, sont remontés à la Sûreté de l'État et l'Ocam, l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace, a fini par ficher Yassine Mahi en 2017 comme HTF (Home-grown Terrorist Fighter).
Le syndicat Sypol-EPI a toutefois l'impression d'avoir travaillé pour rien puisqu'au bout du compte, la justice n'a pas pu empêcher Yassine Mahi, qui s'était pourtant présenté au commissariat d'Evere en matinée afin de dire sa haine envers la police, de tuer un policier en soirée. "Les agents pénitentiaires d'Andenne avaient tiré la sonnette d'alarme parce qu'il fréquentait Logan L., condamné pour terrorisme. À quoi a servi notre travail d'observation ?", se décourage Dany Delbart.
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