Pour être sûr d'accéder à son entreprise mercredi, jour de la grève nationale, un patron a décidé de dormir sur place, dans le zoning de Nivelles. L'hôtel situé près de l'aéroport de Charleroi est lui pris d'assaut par des employés qui veulent assurer leur présence au travail.
Patron d'une société spécialisée dans les produits de soudage, Patrick craint de ne pas pouvoir accéder à ses locaux mercredi matin. "C'est ici que je vais dormir ce soir", confie-t-il à nos journalistes Christophe Clément, Nathalie Piérard et Benjamin Vankeslt en leur montrant son bureau.
Afin d'éviter les piquets de grève à l'entrée du zoning, il reviendra donc dans son bureau après être rentré manger à la maison. "Je vais passer une partie de la soirée à la maison et je reviendrai ici vers 23h. Je me coucherai dans ce divan", ajoute-t-il.
C'est la deuxième fois que Patrick procède de la sorte, pour le bien de son entreprise familiale qui exporte à l'étranger. "Je pourrais très bien rester chez moi et faire mon jardin, mais j'ai du boulot", avance ce patron. "Et mes clients, qui sont assez loin, ne comprendraient pas pourquoi je ne suis pas là, pourquoi l'entreprise ne répond pas. Un jour de chiffre d'affaires est important pour une petite entreprise", conclut-il.
Dans un petit hôtel proche de l'aéroport de Charleroi, c'est un autre stratagème qui a été utilisé pour contourner la grève. Les 13 salles de réunion sont réservées, principalement par des entreprises qui anticipent les blocages. Une manière de "délocaliser" leurs activités dans une zone accessible.
Mais il n'y a pas que les patrons qui s'inquiètent de ne pas pouvoir se rendre au travail. Dans d'autres hôtels, certains clients, des employés ou ouvriers, ont loué une chambre pour se rapprocher de leur lieu de travail.
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