Selon une enquête, 9 navetteurs sur 10 recalent le nouveau plan de transport de la SNCB. Jo Cornu, le CEO de la société, estime lui que l'introduction du nouveau plan de la SNCB a été "globalement positive". Une nouvelle enquête, plus approfondie, sera lancée pour permettre aux usagers d'exprimer leurs doléances. Avec l'espoir de voir le futur plan, prévu pour 2017, tenir compte de leurs remarques.
Sur 6.927 avis collectés par les associations d'usagers du rail - Navetteurs.be au sud, TreinTramBus au nord du pays - 86% sont négatifs, à l'issue du premier mois d'application du plan de transport de la SNCB version 2014, peut-on lire mardi dans La Dernière Heure.
Des mesures à prendre urgemment
Un résultat attendu, mais pas dans cette proportion, affirme Gianni Tabbone, président de l'ASBL francophone, qui espère que ce premier baromètre des navetteurs forcera le débat. Navetteurs.be appelle à des mesures urgentes pour résoudre les problèmes constatés depuis l'instauration du nouveau plan, en décembre.
Des plaintes déjà connues?
Devant les députés de la commission Infrastructures, le CEO de la SNCB a indiqué que la plupart des griefs exprimés par les navetteurs étaient connus depuis la première version du nouveau plan. Ils ont été réitérés lors des roadshows effectués l'année passée par les responsables des chemins de fer pour la présenter.
Ces demandes concernaient essentiellement l'amplitude des horaires, la fréquence des trains ou encore la durée des trajets. "Nous ne pouvions pas tenir compte de certaines demandes pour des raisons techniques ou financières, ou à cause d'incompatibilités. Une bonne partie des plaintes actuelles concernent toujours ces remarques", a déclaré Jo Cornu, soulignant qu'il ne cherchait pas d'excuses, mais donnait des explications.
"Le maximum a été fait"
Il a également admis que de nouveaux problèmes étaient survenus depuis lors. Le patron de la SNCB a rappelé que son entreprise travaillait avec une enveloppe fermée pour ce qui concerne son budget opérationnel. "Le maximum a été fait. Nous avons apporté des modifications pour un montant de 8,5 millions d'euros entre la première version du nouveau plan et celle présentée lors des roadshows", a-t-il ajouté.
Selon lui, l'introduction du précédent plan de transport, en mai 98, avait été "une catastrophe". "L'introduction du nouveau plan est réussie", a-t-il conclu. "Il n'y a pas des problèmes structurels, mais bien des problèmes ponctuels", a-t-il admis, ajoutant que l'on tiendra compte de ceux-ci pour le nouveau plan de transport dont l'introduction est prévue pour la fin 2017.
"Des études inacceptables"
Jo Cornu, s'en est aussi vertement pris à l'association de défense des consommateurs Test-Achats, estimant que le code déontologique de celle-ci "tient sur un timbre-poste". Devant la commission Infrastructures de la Chambre, il a reproché à l'organisation deux études concernant le nouveau plan de transport de l'opérateur ferroviaire menées l'année passée qu'il qualifie d'"inacceptables".
Influencé par la mauvaise ponctualité de 2013
Jo Cornu reproche à Test-Achats de ne pas avoir tenu compte du contexte d'une enquête diffusée en janvier 2015 quant à la satisfaction des navetteurs par rapport au service de la SNCB. "Cette étude a été menée en mars 2014 et a été directement influencée par les mauvais résultats en termes de ponctualité de l'année 2013", a déclaré M. Cornu devant la commission Infrastructures.
"Une amélioration faible mais réelle"
Selon lui, avec ses enquêtes, Test-Achats veut uniquement "collecter des voix". Le patron de la SNCB a également fait référence à une autre enquête de l'organisation de défense des consommateurs qui pointait une augmentation des retards. "C'est faux! Il y a même une amélioration, faible, mais réelle", a-t-il rétorqué. Il a ainsi souligné que la ponctualité globale des trains (le nombre de trains souffrant d'un retard de moins de 6 minutes) était de 85,6% en 2013 mais est remontée à 90,6% depuis l'introduction du nouveau plan de transport. Jo Cornu a ajouté que les enquêtes de la SNCB auprès de ses clients rapportaient un taux de satisfaction quasi constant.
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