La crise sanitaire touche de plein fouet le monde de la nuit. Les discothèques n'ont jamais pu rouvrir leurs portes, même durant le déconfinement de cet été. Nous avons rencontré Marc, le patron d'une boite de nuit à Huy. Pour éviter la faillite, il a troqué ses platines de DJ pour un emploi complètement différent.
Notre équipe a rencontré Marc dans sa discothèque "Le Moulin de Solières", située à Huy. Devant notre caméra, il s'installe derrière les platines et met l'ambiance. Sa voix grave résonne. Les boules à facettes sont allumées. Mais la piste de danse, elle, reste désespérément déserte.
Marc Ronveaux préfère garder le sourire. Pourtant, sa situation est aujourd’hui critique. Après neuf mois de fermeture, et sans la moindre perspective d’avenir, Marc vient de prendre une décision: la reconversion temporaire.
Un nouvel emploi pour payer les 6.000€ de charges mensuelles
Aujourd’hui, le DJ a mis ses platines de côté pour devenir magasinier-vendeur dans un supermarché de Ciney. "C'est plus sportif que festif", plaisante Marc lorsque nous l'interrogeons dans son nouveau cadre de travail. "Mais c'est un réel plaisir de travailler dans la grande distribution. C'est une première pour moi. Ça change vraiment du milieu de la nuit", confie Marc.
Le changement est radical. Il faut dire qu'avec 6.000€ de charges tous les mois, c'était ça ou la faillite. "C'était la dernière solution. Comme beaucoup d'indépendants, on a puisé dans toutes nos réserves. J'ai pris un emploi supplémentaire parce que les charges sont vraiment énormes et là on ne sait plus les assumer. On n'a pas envie de tomber en faillite ou de vendre le bâtiment", nous explique Marc.
Il se bat pour sauver ses acquis, je trouve ça super
Pour l’instant, notre témoin est toujours apprenti au sein de son nouvel emploi. Cela fait seulement une semaine qu’il a commencé sa nouvelle vie. "Il a un fameux défi en termes d'état d'esprit. C'est totalement différent de ce qu'il vit. Mais pour le moment, au terme d'une semaine, on peut dire que c'est très positif. Le courage est là donc tout est réuni pour que ça se passe bien", réagit Manu Dupont, le responsable du supermarché où travaille Marc. "Ça prouve bien que ce n'est pas un ego surdimensionné et qu'il ne reste pas sur ses acquis. Il se bat pour sauver ses acquis. Il s'est battu toute sa vie. Je trouve ça super", confie Pascal, un ami de Marc en train de faire ses courses dans le magasin.
Je suis allé devant les maisons de repos bénévolement
Dès qu’il en a l’occasion, c’est derrière ses platines que l’animateur se réfugie. "Je suis allé devant les maisons de repos bénévolement. Pour entretenir un peu le matériel, faire tourner un peu la sonorisation, l'éclairage, etc. je viens de temps en temps pour me faire plaisir", nous explique-t-il, de retour dans son établissement.
Pour Marc, pas question de lâcher son poste de DJ, qui fait partie de sa vie. Alors, en attendant la réouverture, il s’entraîne. Seul… Comme si son public n’avait jamais disparu.
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