En ce moment
 
 

"Comment voulez-vous qu'on en sorte normalement?": cette victime des attentats du 22 mars a initié un projet unique en Europe

 
 

A Ostende, à la villa royale, un projet unique en Europe s'est développé tout au long de cette semaine. Le but : apporter une écoute, une aide et un réel suivi aux victimes des attentats du 22 mars, qui souvent se sentent incomprises, puisqu'elles sont victimes d’un fait grave, et pourtant relativement rare.

La Villa royale d'Ostende accueille depuis peu onze victimes des attentats du 22 mars. Elles y recevront un an d'assistance psychologique et de suivi par une équipe française de l'Institut Horizons. Une étape essentielle dans la guérison post-traumatique. "Quand je me suis vue pour la première fois dans la glace, ça m'a fait un choc terrible, parce que j'ai eu l'impression que c'était ma grand-mère. C'est logique, si vous prenez sur le corps en une fraction de seconde 3000 degrés, 1000 kilos et 190 décibels, comment voulez-vous qu'on en sorte normalement?", explique Myriam Gueuning, victime des attentats du 22 mars et initiatrice du projet.


Reconnaître la souffrance

Cette douleur, elle est d’abord cachée. Les victimes s’isolent et se sentent souvent incomprises. Le suivi, quant à lui, n’est pas suffisant. Cette semaine thérapeutique est donc l’occasion de reconnaître la souffrance. Et ça fonctionne. "Il y a des changements de comportement, des changements de posture corporelle, il y a évidemment des propos qui sont tenus, qui n'auraient peut-être jamais pu être tenus dans d'autres dispositions", explique Stéphane Lacombe, président de l'institut Horizons.


Un cadre apaisant

Pour que l’initiative soit complète, l’environnement est fondamental. "C’est un cadre très apaisant, la mer. Les gens qui viennent ici doivent être totalement détendus. On est en dehors du milieu hospitalier. On ne peut pas organiser ça n’importe où, il faut que ce soit un cadre unique. Et c’est ce que nous proposons", explique Tom Decraecke, coordinateur à la Villa Royale.

L’initiative est financée par la caisse auxiliaire d’assurance maladie et invalidité, ainsi que par des dons. La prise en charge est donc gratuite pour les victimes.

En Belgique, 1000 personnes pourraient en bénéficier, suite à un trauma causé par un attentat.


 

Vos commentaires