Le texte prévoyant une quarantaine obligatoire pour les voyageurs revenant de zones classées rouge par les Affaires étrangères en raison de l'émergence importante de nouveaux cas de coronavirus, sera voté ce mercredi par le Parlement de Wallonie réuni en séance plénière.
Ce décret se base en réalité sur texte déjà voté en mai 2019 au sud du pays, portant sur les maladies infectieuses, dont la tuberculose. Il a été adapté, avec notamment une quarantaine imposée au domicile et non à l'hôpital, et une amende, en cas de non-respect des mesures, pouvant aller jusqu'à 4.000 euros. Des peines de 8 jours à 6 mois de prison sont également possibles.
"Le texte prévoit que toutes les personnes qui entrent sur le territoire national après avoir séjourné sur un territoire à très haut risque d'infection par le coronavirus, sont tenue de se placer immédiatement en isolement au domicile ou tout autre lieu approprié à cet effet. Toutes les personnes avec lesquelles les personnes infectées ou suspectées d'être infectées ont été en contact sont, de la même manière, tenues de se placer immédiatement en isolement", a expliqué, mardi, en commission du parlement wallon, la ministre régionale de la Santé, Christie Morreale.
Un contrôle du respect des mesures
"Bien que des méthodes didactiques et non coercitives aient été jusqu'à présent privilégiées, il s'agira, pour ces cas précis, d'une quarantaine et d'un testing obligatoires", le contrôle du respect de l'isolement et du dépistage incombant tout d'abord aux médecins et infirmiers en charge de la surveillance des maladies infectieuses désignés par l'Aviq, a poursuivi la ministre.
Le contrôle du respect de ces mesures sera également du ressort des services de police tandis que la compétence des communes en matière de police administrative générale leur permettra d'édicter des règlements de police communale qui viendraient compléter, le cas échéant et au besoin, le dispositif existant, a-t-elle ajouté.
"Nous voterons ce texte déposé par la majorité car nous avons urgemment besoin de réponses claires mais nous ne pouvons que regretter son côté tardif", a de son côté déclaré le chef de groupe du cdH au parlement wallon, François Desquesnes.
"Depuis l'ouverture des frontières à la mi-juin, nous savons que cette question des retours de vacances va se poser. Nous avons interpellé le gouvernement à plusieurs reprises, notamment dans le cadre de questions sur la mise en place d'une application de tracing, sans jamais obtenir de réponses", a-t-il regretté.
Aucun retard selon Elio Di Rupo
"Nous sommes donc contraints, aujourd'hui, de travailler dans de mauvaises conditions, avec un texte écrit extrêmement vite, sans avoir le temps de vérifier son sérieux juridique alors qu'il porte atteinte aux libertés des gens", a poursuivi François Desquesnes.
Face à l'urgence, le cdH ne saisira toutefois pas le Conseil d'Etat, "ce qui aurait encore retardé le vote du décret" mais compte bien demander qu'un avis juridique soit rendu en bonne et due forme après la rentrée.
"Nous allons demander à la majorité qu'elle fasse valider, par la suite, son texte juridiquement car la situation actuelle risque de perdurer", a ajouté le chef de file des humanistes. Lundi, en commission du parlement wallon, le PTB avait lui aussi regretté l'absence d'anticipation de ces retours de vacances. "Nous n'avons pris aucun retard", lui avait répondu le ministre-président Elio Di Rupo, assurant que la multiplication récente de nouveaux foyers et le reconfinement de certaines zones n'étaient pas prévisibles.
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